Le Midi Libre - Culture - Aït Menguellet idole des jeunes et des vieux
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Edition du 26 Décembre 2010



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Il a animé deux concerts successifs à Bab el-Oued
Aït Menguellet idole des jeunes et des vieux
26 Décembre 2010

La salle Atlas de Bab el-Oued a renoué ce week-end avec les grands spectacles. Elle a abrité deux concerts de Lounis Aït Menguellet deux soirées de suite. Comme le concert du jeudi, celui du vendredi a fait salle comble.

Ouf, enfin voilà un concert qui débute à l’heure prévue. Il n’y a que les galas d’Aït Menguellet qui commencent à peu près à l’heure attendue. Ce vendredi, à 19h, soit une demi-heure avant même le moment où devrait commencer le spectacle l’orchestre et les deux balcons qui totalisent 2.500 places à peu près étaient pleins à craquer. L’ONCI l’organisateur de l’événement n’a pas lésiné sur les moyens de communication (projection de diapos) et affectation d’un présentateur en langue kabyle pour faire de l’événement une réussite. Mais semble-t-il les organisateurs ont laissé entrer dans la salle plus de gens qu’elle ne peut contenir. Alors qu’on ne trouvait pas de siège où s’asseoir, le public continuait à se presser devant l’entrée, billet en main. 600 DA pour l’orchestre et 700 DA pour le balcon. Aït Menguellet a drainé des familles entières. Grand-mères, parents, adolescents, jeunes filles et petits enfants, âgés à peine de 3 ans. Cela a eu pour conséquence l’occupation des sièges par les enfants qui ne payent pas leur place et l’obligation pour beaucoup d’adultes de se tenir debout durant tout le spectacle qui a duré jusqu’à 22 h. Une querelle avait même éclaté entre un père de famille dont les 3 petits enfants avaient raflé un siège chacun et un vieux monsieur qui lui demandait de faire lever sa progéniture pour permettre à des membres de sa famille d’y prendre place. L’homme refuse. Il y eut alors des échanges d’amabilités que seuls les gens qui se trouvaient à proximité pouvaient entendre car le concert avait déjà commencé. Les agents de sécurité de l’ONCI se sont finalement débrouillés en allant chercher quelques chaises supplémentaires qu’ils ont mises à la disposition de ces personnes et tout était rentré dans l’ordre. Aït Menguellet était apparu sur scène plus sobre que la veille avec son jeans et sa chemise noire qu’il a troquée contre la chemise rouge. Ça a démarré en trombe avec A Yitij hader ad teghlid (Ô Soleil, attention à la chute), une chanson tirée de l’album A Yagu daté de 1979. Pour la première fois de sa carrière Aït Menguellet passe à la présentation de son orchestre qui, il faut le dire, s’est encore un peu plus étoffé.
« Châabane, le joueur de derbouka m’a dit pourquoi vous ne nous avez jamais présentés au public » a expliqué simplement l’artiste. De 2 ou 3 éléments du début, l’orchestre est passé à 6 éléments. Le chanteur kabyle est accompagné par ses deux fils (Djâafar au synthétiseur et Tarek à l’harmonica) deux guitaristes, un joueur de derbouka et un autre de tambourin. Le public se met à répéter à l’unisson les paroles de ses chansons, qui même sorties du répertoire des années 70 ne semblent prendre aucune ride. Décidément Lounis prouve qu’il est resté un chanteur neuf. La preuve ? C’est cette jonction qu’il a réalisée entre vieux et jeunes entre parents et enfants, entre mères et filles et pères et fils. Suivant l’âge, certaines des chansons d’Aït Menguellet sont perçues comme nostalgiques ou romantiques. Il fallait redécouvrir ce sublime morceau d’ Dacu yezrigh, f acu mi cfigh (ce que je sais, ce dont je me souviens) joué à l’aune de cet orchestre moderne. Dans la foulée, Lounis révèle devant un public émerveillé l’histoire de la chanson  Zrigh mazal, sebregh d uzzal (Je sais que ce n’est pas le moment, j’ai attendu avec une force d’acier) un hymne à l’amour que la chanteur a interprété « entre amis » pour la première fois à Bab el-Oued. « J’avais oublié cette chanson que j’ai chantée en 1969, c’est un copain qui a dû noter les moindres vers, en le revoyant quelques années plus tard, il me les a soumis et c’est ainsi que j’ai pu récupérer ce morceau que je destinais pour un cercle d’amis» 
a confessé le chanteur. N’empêche Lounis déterre les opus de Cupidon : Sbar a yul-iw (Patiente ô mon cœur), Bigh-d medden ad I wansen, tengh-ayi lwahc lghib-as (J’ai ramené des gens pour me tenir compagnie, je souffre de son absence). Mais quand les premières notes frénétiques des chansons emblématiques de la revendication berbère, se sont fait entendre dans cette salle surchauffée des rangées entières se sont levées comme un seul homme. Bientôt des masses de danseurs se sont formés. Des vieilles femmes mêmes se sont mises de la partie. Rares qui ont résisté A taqbaylit, ayl-am, âaql-it ou Yewted ubruri, d nub-ak frah ou tout simplement Af JSK. Le chanteur a interprété aussi des chansons de son nouvel album Tawriqt tacebhant comme le sublime Serreh i waman ad lhun. (Laisse l’eau couler). Il était donc 22 h quand le concert a pris fin sur des applaudissements et des ovations nourris du public. «  Il aurait fallu des galas sur 8 jours de suite » a dit en guise de commentaire un spectateur qui a avoué être venu pour la seconde fois pour assister à la production d’Aït Menguellet. L.G.

Par : LARBI GRAÏNE

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