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Edition du 23 Décembre 2010



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Prise en charge des personnes du troisième âge
Continuer à porter le joug jusqu’au dernier souffle
23 Décembre 2010

Les personnes du troisième âge vivent ces dernières années une situation qui est loin de faire partie de nos traditions et coutumes valorisant le respect dû aux aînés. Aujourd’hui avec l’éclatement de la cellule familiale cette frange de la société souffre de graves manques et d’une mauvaise prise en charge sur tous les plans, entre autres l’indisponibilité des espaces qui leur seraient dédiés. Tout à Alger donne à croire que la société ne leur accorde plus aucune importance à partir du moment où leur vie active prend fin. Il y a bien quelques associations qui activent pour tenter de leur apporter leur soutien, mais leurs actions sont souvent vouées à l’échec devant le peu d’intèrêt soulevé par ces actions. En definitive il leur reste les cafés maures, qu’ils disputent d’ailleurs aux jeunes chômeurs, autour des tables de dominos. On les voit également assis dehors le regard dans le vague ou lisant et relisant le même journal pour tuer le temps devenu soudain leur ennemi. D’autres se regroupent entre eux et ressassent à l’envi les souvenirs de leurs années de gloire alors qu’ils étaient les maîtres incontestables. « On est laissé à notre propre sort, il n’y a que des cafés maures où nous pouvons passer notre temps. Tout le monde se conporte avec nous comme si nous n’avions plus aucune utilité, même au niveau des hôpitaux certains nous le font sentir », déplore un vieux monsieur abordé à Ben Aknoun. Ce qu’il faut toutefois préciser, c’est que beaucoup de personnes du troisième âge, même après leur départ à la retraite, continuent d’excercer des petits boulots vu l’érosion du pouvoir d’achat et surtout attendu que la solidarité au sein de la cellule familliale n’existe plus depuis longtemps, chacun étant accaparé par ses propres soucis, ces pères et parfois mères sont contraints de travailler jusqu’à leur dernier souffle. D’autre le font, non par nécessité, mais pour se sentir encore utiles et ne pas rester ainsi à voir s’écouler les journées en attendant la grande faucheuse. L’espérance de vie ayant considérablement augmenté, il faut pourtant penser à instaurer des infrastructures de loisir et activité pour ces vieux, partie intégrante de notre société, même si on préfère détourner pudiquement le regard de leurs souffrances. Lors d’une petite virée à travers des quartiers de la capitale,  nous avons été surpris par le nombre des étals informels tenus par des personnes âgées. « Je suis retraité et je ne peux plus faire face aux dépenses de ma famille, je n’ai donc d’autre recours que cette activité informelle » nous avoue un sexagénaire. Partout les mêmes propos désabusés et amers de ces vieux qui continuent à porter le joug alors qu’ils devraient pouvoir se délasser, voyager, bref profiter enfin de la vie. 

Par : Djamel Boukerma

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