Le Midi Libre - Culture - Le retour de Rabah Lani
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Edition du 21 Décembre 2010



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Samedi prochain à Tizi-Ouzou
Le retour de Rabah Lani
21 Décembre 2010

La maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou a réservé une grande surprise à son public : en effet, pour samedi prochain (25 décembre), la grande salle de cet établissement culturel abritera le spectacle de l’un des artistes les plus estimés de la région. Il s’agit de l’inimitable Rabah Lani. C’est donc un rendez-vous auquel des centaines de mélomanes sont attendus. Depuis le mois de ramadhan dernier, Rabah Lani n’a plus rencontré ses fans. Pourtant c’est un chanteur très estimé pour une multitude de raisons. Il est l’un des rares artistes de moins de quarante ans à avoir apporté un plus indéniable à la chanson kabyle. Rabah Lani a innové aussi bien sur le plan musical que vocal. Sa poésie, en revanche, s’inspire beaucoup des grands poètes kabyles. Elle est principalement dominée par la thématique amoureuse et la déception sentimentale. Rabah Lani a réussi là où beaucoup d’autres chanteurs de sa génération ont échoué. En effet, ces dernières années, il n’est pas du tout facile de s’imposer dans la région à cause de l’omnipotence presque systématique des chanteurs spécialisés dans le style rythmé. Avec l’arrivée de Mohamed Allaoua, Mourad Guerbas, Saïd Youcef, Moumouh, Oujrih, Rami et tant d’autres, la chanson à texte a reçu un sérieux revers. Mais des exceptions existent toutefois et c’est le cas concernant Rabah Lani dont le dernier album, sorti il y a deux ans, a connu un grand succès.
On remarquera la richesse et les innovations surprenantes dans les musiques interprètées par Rabah Lani. Ce dernier a réussi à marier de nombreux styles musicaux afin de donner naissance à son style propre. C’est ainsi que dans ses musiques, on retrouve une grande dose de chaâbi modernisé. Ses chansons sont également bâties autour de notes où le moderne et le folklore kabyle se côtoient harmonieusement. Son interprétation atypique sur son instrument fétiche : le mandole fait de lui un artiste à part et adulé par les jeunes de 20 à 30 ans. Ce n’est donc pas un chanteur spécialisé dans la chanson légère et de consommation rapide qui sera sous les feux de la rampe ce samedi à Tizi-Ouzou mais c’est un auteur-compositeur -interprète au sens propre du terme. Rabah Lani, qui préfère laisser libre cours à son talent, n’est pas un artiste aimant trop les médias même s’il est l’un des meilleurs, peut- être le meilleur chanteur de sa génération. Né en 1974 à Maâatkas dans la wilaya de Tizi-Ouzou, Rabah Lani n’est jamais passé à la Télévision algérienne. Il n’a pratiquement accordé aucune interview aux journaux . Ses fans ont eu le plaisir de le découvrir quelque fois sur BRTV et de l’écouter sur les ondes de la Chaîne II. Sinon, toute sa réussite artistique, il la doit uniquement à la qualité incontestable de ses compositions musicales et à son talent d’interprète qui maîtrise ce qu’il fait presqu’à la perfection.
Rabah Lani est aussi un poète qui touche par ses textes et ses rimes son public. Il sait dire les peines et les douleurs d’un jeune que sa bien-aimée a quitté ou qui n’a pas su aimer. On retrouve dans les poèmes de Rabah Lani l’univers amoureux d’un jeune homme ou d’une jeune fille d’aujourd’hui, un monde où aimer donne un sens à la vie tant que l’argent ne s’en est pas encore mêlé.

Par : LOUNES BOUGACI

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