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Edition du 21 Décembre 2010



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Festival international de la danse contemporaine
«El Din» émerveille le public algérois
21 Décembre 2010

Trois spectacles étaient à l’affiche dimanche en fin d’après-midi au théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi d’Alger dans le cadre de la 2e édition du Festival culturel international de la danse contemporaine, devant se poursuivre jusqu’au 23 décembre 2010.

Le premier a été donné par le Mountada el-Masrah (Irak), le second par la Compagnie Hervé Koubi (France) et le troisième par la Compagnie Vent de sable d’Annaba (Algérie). Quand à l’entame de la soirée la troupe irakienne du Forum du théâtre a commencé à jouer, l’on se disait qu’on ne verrait plus au cours de cette même soirée un spectacle qui le dépasserait en perfection tant les danseurs irakiens avaient la maîtrise de leur art. C’était une partition chorégraphique à forte charge dramatique qui racontait les heurs et malheurs d’un pays que l’ombre de Saddam Hussein n’a pas encore quittée. Le spectacle certainement a fait sensation dans une salle archicomble de par l’ambiguïté du message qu’il s’est efforcé de délivrer. On y lit l’histoire d’un peuple héroïque, mais en même temps victime d’une oppression qui n’a pas encore tout à fait pris fin. Les danseurs, des deux sexes, une douzaine environ, ont joué sur le clavier du tragique, aidés par les effets pyrotechniques ainsi que par le jeu de lumières et d’ombres. Mais incontestablement le spectacle qui relaiera sur la scène la troupe irakienne, lui ravira la vedette. En effet le spectacle de la Compagnie Hervé-Koubi du nom de son chorégraphe a littéralement subjugué les spectateurs.

«El Din» ravit la vedette
La présentatrice francophone s’est trompée en traduisant l’intitulé de la pièce « El Din » par « religion ». Or « El Din » a été tiré du nom du compositeur égyptien, Hamza El Din, qui a composé la musique pour cette partition chorégraphique. Les prospectus distribués à la presse et au public malheureusement ne comportent pas les titres des œuvres programmées ni aucun autre renseignement à leurs sujets. Toujours est-il que « El Din » n’est pas tout à fait un spectacle nouveau en Algérie, puisqu’il a été déjà donné au début du mois courant au Centre culturel français de Constantine et au conservatoire municipal Ahmed- Wahby d’Oran. Hervé Koubi est monté sur scène pour les remerciements, il en a profité pour faire part au public de sa « fierté de ses origines». En effet ce jeune chorégraphe natif de Cannes a des parents algériens. Son œuvre a donc une histoire, puisqu’elle se veut une ébauche ou le prélude à une fresque à venir qui sera montée en 2012 sous le titre «Ce que le jour doit à la nuit", inspirée du roman de Yasmina Khadra.  L’ambassade de France en Algérie, les CCF d’Alger, d’Oran et d’Annaba sont parties prenantes de ce projet de création devant associer 12 danseurs algériens. « El Din » n’est donc que la première partie de «Ce que le jour doit à la nuit». C’est une fresque chorégraphique exécutée par 12 danseurs avec une débauche d’énergie extraordinaire. On sent l’entrainement et le travail construif que nécessitent de grandes aptitudes athlétiques et sportives. « El Din » a comme point d’amorce une image statique qu’on aurait pu voir sur un tableau de peinture du siècle baroque ou romantique. Un groupe d’êtres humains, le buste et les bras nus, regroupés à même le sol en une masse dégageant une forme informe presque visqueuse, qui lentement va s’animer sous l’agitation silencieuse et languide des bras, des cous et des crânes, avant de se détacher du plancher sous l’impulsion des jambes qui se délient. La pièce d’essence cosmique qui comporte des relents d’orientalisme donne à voir une circulation corporelle entre monde végétal, animal, voire microbiologique. Ça virevolte comme papillon, ça cabre comme cheval, ça glisse comme serpent, ça nage comme poisson, ça stagne comme microbe, ça gazouille comme insecte et ça bouge comme homme et femme. La troisième pièce présentée par la Compagnie Vent de sable d’Annaba a joué de malchance dès lors qu’elle devait donner son spectacle juste après la représentation magistrale d’ « El Din ». La pièce précédente qui a déjà imprégné l’atmosphère d’une espèce d’euphorie, a rendu difficile la concentration sur une thématique qui paraissait misérabiliste à ce moment-là : les harragas. Un trio a joué la pièce. Le peu de danseurs a laissé l’impression que rien de grandiose ne peut se faire sans une équipe complète de chorégraphes qui aurait imposé de grands mouvements d’ensemble propres à rehausser une scène.

Par : LARBI GRAÏNE

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