Marie Le Pen, qui est bien la fille de son père, s’indigne que des Musulmans prient à même le trottoir. Elle qualifie cela d’occupation et part en guerre avec les ultras à la reconquête des « territoires perdus » de la République soumises aux lois religieuses. Pour ces inconditionnels de l’islamophobie , l’Islam n’est pas une religion, mais un projet politico-religieux totalitaire. Les prières de rues, le port du voile qui s’étend et les revendications croissantes des cantines hallal ainsi que la multiplication des constructions de mosquées participent d’un esprit de conquête de la France. Ils s’en indignent et promettent aux dirigeant qui livrent la France à L’Islam. Pas question disent-ils que la France s’adapte aux dogmes de l’Islam. Du reste on se rappelle qu’une organisation « laïque radicale » qui flirte étroitement avec l’extême-droite avait appelé en juin dernier à un apéro pinard et saucisson dans le quartier de Barbès. Pour meilleure démonstration on ne pouvait pas faire mieux. Aujourd’hui dans les milieux radicaux de la droite on applaudit à l’amalgame de Marine Le Pen entre l’occupation et les prières de rues. Nul doute qu’en France l’islamophobie prend place au racisme ordinaire à l’anti Maghébin à l’anti Arabe voire une haine contre l’Islam. L’islamophobie gagne l’Europe. Même l’Allemagne est de la partie et réclame plus de restrictions à la pratique de l’Islam. Au Royaume-Uni, onze mosquées ont été attaquées depuis les attentats terroristes de juillet 2005 à Londres. En Suède, le parti des démocrates (SD), d’extrême-droite, a fait son entrée au Parlement en septembre en remportant 5,7% des voix aux élections législatives, après avoir fait campagne contre l’immigration musulmane. Les exemples sont légion : il y a la Suisse, les Pays-Bas,
l’Autriche. Pour donner le change, un maire de droite d’une petite commune proche de la Belgique a fait installer une crèche de Noël en plein centre-ville. Ce même maire avait dénoncé le passage de Quick au halal comme de
la « discrimination » à l’encontre des non-Musulmans. Tout comme ceux qui jugent inaceptable que des musulmans prient sur le trottoir, d’autres aussi qu’il est tout aussi malvenu que l’on installe une crèche de Noël qui expose des scènes de la Nativité au beau milieu de la ville. Pour les hussards noirs de la République la véritable laicité déchaine les passions. La loi 1905 doit être respectée celle qui sépare l’État de l’Eglise ; pour les détracteurs il s’agit d’une polémique politique. Il est encore heureux que des voix s’élèvent pour appeler à l’instauration d’une culture de dialogue avec l’Islam, affichent, ostensiblement leur solidarité avec les croyants d’autres religions.