Le Midi Libre - Midi Alger - Une tradition pittoresque en déperdition
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Edition du 19 Décembre 2010



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Souks populaires traditionnels
Une tradition pittoresque en déperdition
19 Décembre 2010

Les marchés itinérants et les souks sont générateurs de nombreux désagréments pour les autorités communales. Ils sont de ce fait combattus au lieu d’être exploités et valorisés. Les communes mésestiment ainsi les nombreux avantages de ces souks populaires.

«Souk el tnin» à Bab Ezzouar, «Souk larabaa» à Bordj El Kiffan, «Marché 12» à Belcourt, Souk el nssa à El Harrach et bien d’autres encore sont des marchés qui sont arrivés à s’implanter dans les habitudes algéroises. D’autres comme celui de «Djamaâ lihoud» existe depuis tellement longtemps qu’il est devenu une tradition faisant partie intégrante des sites algérois à découvrir et visiter au même titre que La Casbah ou encore Notre-Dame-d’Afrique. Des citoyens de tous âges y affluent tous les jours. Tout s’y vend et à des prix concurrentiels. D’ailleurs c’est le but premier de ces souks populaires. Les prix qui y sont pratiqués sont très raisonnables et ils permettent de faire de bonnes affaires pour les petits revenus. Chacune des parties y trouve ainsi son compte. Les familles peuvent effectuer sereinement leurs achats pendant que les commerçants sont ravis de el’incessant va-et-vient. Leurs bas prix leur permettent d’écouler un maximum d’articles. Les APC peuvent bénéficier de cette manne financière simplement en les organisant au lieu de les combattre. La location des espaces occupés à des prix symboliques, par exemple, et c’est également un moyen pour diminuer le taux de chômage. Les petits boulots sont faciles à créer, à l’instar d’une main d’œuvre pour le nettoyage et la mise en ordre de ces lieux. De cette façon, les communes auront à gérer des souks dans la plus pure tradition maghrébine, mais bien structurés. Cela demande beaucoup de travail, mais n’est pas impossible. Ces souks participeront, de cette manière, à maintenir l’équilibre et le pouvoir d’achat au sein de la société. Ajoutant qu’ils sont les plus qualifiés pour attirer la curiosité des touristes qui veulent des couleurs locales et non des centres commerciaux standards. La seule chose qui manque actuellement est l’organisation. Malgré les innombrables avantages qu’ils offrent, ces souks demeurent les victimes de la «mal gérance». Au lieu de les prendre en charge et étudier la façon de mieux faire ressortir leur charme et diminuer leurs tares, les responsables préfèrent s’en débarrasser. La preuve plusieurs souks ont été déplacés à maintes reprises avant d’être éradiqués définitivement. Tel est le cas de l’ex-souk Placette el Oud, pour les autochtones, à cause de la statue à cheval de Jeanne d’Arc et Place de la Régence pour les colons. Ce souk regroupait plusieurs activités. C’était un vrai tableau d’art. Il y avait même des conteurs et des diseuses de bonne aventure, des arracheurs de dents. Il n’avait rien à envier au charme du célèbre souk du Maroc, «Djamâa el fna». Mais malgré cela le souk de Placette el Oud a été éradiqué sans tenir compte de son histoire et esprit. Aujourd’hui tous les efforts des autorités pour mettre un terme aux marchés informels buttent contre l’entêtement des jeunes « chômeurs». Alors au lieu de continuer de jouer au chat et à la souris autant exploiter cette plaie et en faire quelque chose de bénéfique pour les communes. L’Algérie est le seul pays maghrebin qui ne semble pas pas attacher une grande importance à ces couleurs locales typiquement maghrébines. Si l’on veut promouvoir un certain tourisme il faut pourtant axer sur ce côté certainement porteur.

Par : Hassiba Abdallah

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