Le Midi Libre - LE MI-DIT - Il y a OK et OK..., OK ?
Logo midi libre
Edition du 19 Décembre 2010



Le Mi-Dit

Caricature Sidou


Archives Archives

Contactez-nous Contacts




Il y a OK et OK..., OK ?
19 Décembre 2010

Retracer l’histoire de ce mot ne suffit pas à expliquer son ambiguïté.
Vous avez récemment dû annuler un rendez-vous avec un ami. « Désolé », lui avez-vous écrit, ennuyée, après lui avoir expliqué pourquoi. « Je sais que tu as eu du mal à te libérer mais finalement je ne pourrai pas venir ce soir. » Il a juste répondu « OK ». Etait-il blessé ? Agacé ? Juste occupé ? Ou totalement indifférent? A-t-il pensé que son message m’interloquerait et qu’il était sujet à de multiples interprétations ?
Les deux lettres de la réplique de cet ami sont « de loin la création linguistique américaine qui a rencontré le plus de succès », estime Allan Metcalf, professeur au MacMurray College et auteur du livre OK. C’est aussi « le mot le plus prononcé (ou tapé) du monde ». Comme le terme « fast-food », « OK » a dépassé les frontières des Etats-Unis pour se répandre sur toute la planète ; on l’utilise aux Pays-Bas, en Allemagne, en Suède, en Pologne, en Finlande, en Italie, en Espagne, au Pays de Galles, en Corée, au Japon et dans bien d’autres pays. En le prononçant, bien sûr, de façons légèrement différentes. Ce qui est étrange, c’est que ce mot universellement intelligible provoque la confusion quand le contexte dans lequel il est prononcé (ou tapé) est flou. Autre paradoxe : ce « OK » a beau être omniprésent, son origine reste obscure, elle est d’ailleurs très discutée sur les forums Internet. C’est ce qui a donné l’idée à Allan Metcalf d’écrire un tout petit livre sur son histoire. Beaucoup disent que « OK » vient du choctaw « okeh » ou « hoke », qui signifie « c’est vrai » ou « c’est ainsi ».

A l’origine, une mauvaise plaisanterie
S’inspirant largement du travail d’Allen Walker Read, professeur de Columbia, aujourd’hui décédé, qui a publié une série d’articles sur le mot « OK » dans le journal American Speech en 1963 et 1964, Allan Metcalf estime que ces spéculations sont sans fondement. Ce terme vient d’une plaisanterie, et c’est selon lui la seule étymologie soutenue par des preuves tangibles. Cette plaisanterie est si mauvaise et ennuyeuse que je ne vous la raconterai pas en détails. En bref : au printemps 1839, le Boston Post a publié un article dans lequel il se moquait du Providence Daily Journal et utilisait l’expression « OK – all correct » (« OK, c’est parfait»). Vous voyez ? « OK » est à l’origine une abréviation intentionnellement mal orthographiée de all correct (oll korrect). De manière générale, le mot est né de l’engouement pour les abréviations des années 1830, comme «NG» pour no good «rien de bon» ou «OW» pour oll wright ou all right «très bien». Apparu dans la langue anglaise de la manière la moins noble qui soit, « OK » aurait pu connaître le même sort que « NG » et « OW ». Il doit son salut au fait qu’il ait été utilisé en public à trois occasions - lors d’une campagne électorale, dans le cadre d’une raillerie politique et dans le domaine des technologies. L’utilisation de « OK » fut en outre boostée par l’invention du télégraphe. Les bureaux de transmission s’en servaient comme raccourci de all right.


L'édition du jour
en PDF
Le Journal en PDF
Archives PDF

El Djadel en PDF
El-Djadel en PDF

Copyright © 2007 Midilibre. All rights reserved.Archives
Conception et réalisation Alstel