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Edition du 18 Décembre 2010



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Insalubrité, insécurité et mendicité
Le nouveau visage de la capitale
18 Décembre 2010

À la Place des Marthyrs, c’est la véritable cour des miracles : familles SDF, handicapés, malades mentaux, alcooliques et autres clochards assiégent les passants en quête d’une piècette. Ce dernier mot n’est toutefois pas approprié puisqu’il n’est nullement recommandé de donnee à ces dizaines de mains avides moins de 10 DA...

La mendicité, ce phénomène tant décrié et dénoncé maintes et maintes fois sur cette même page, se propage de manière terrifiante ces dernières années. Aucun quartier de la capitale n’est épargné par les mendiants qui affluent de toutes parts vers ce nouvel eldorado où la misère présente plusieurs visages, tous aussi pitoyables les uns que les autres. Chaque mendiant a son secteur propre à lui, d’aucuns optent pour les grands boulevards, dans l’espoir de réaliser un gain plus substantiel, vu l’incessant va-et-vient qui s’y voit. Mais justement sur ces boulevards les passants sont moins généreux et souvent ne jettent même pas un coup d’œil aux mains tendues. Le boulevard Hassiba Ben Bouali, a titre d’illustration, est squatté par des dizaines de mendiants qui s’y installent dès les premières lueurs du jour. La Place des Martyrs, quant à elle, connait le même phénomène, mais à un degré bien plus grave. Là c’est la véritable cour des miracles, familles SDF, handicapés, malades mentaux, alcooliques et autres clochards assiégent les passants en quête d’une piècette. Ce dernier mot n’est toutefois pas approprié puisqu’il n’est nullement recommandé de donne à ces mains avides se tendant vers vous moins de 10 DA, offrir moins c’est s’exposer au risque de se voir toiser avec dédain par le quémandeur ou pire se voir traiter de tous les noms - entre haut et bas- bien sûr. Ces mendiants de tous âges confèrent aux rues et places publiques d’Alger une image des plus déplorables. Des mendiants d’une saleté repoussante desquels émanent des relents écœurants s’installent devant fast-food et restaurants harcelant clients et passants, surtout la gent féminine qui se voit littéralement arracher le sandwich du midi des mains. Les gérants de ces lieux, ne peuvent malheureusement pas faire grand-chose contre cet état de faits, se contentant de les chasser de temps à autres, mais ils reviennent toujours. « Ils ne nous laissent pas tranquilles, même si on leur donne à maanger ils continuent à importuner la clientèle qui finit par fuir vers des endroits plus tranquilles  » déplore le gérant d’un fast-food. L’autre phénomène, également dénoncé à plusieurs reprises, est l’utilisation des enfants pour attendrir les passants. Cet acte condamnable est de plus en plus répandu et l’on retrouve sur les trottoirs de la capitale des dizaines de chérubins psalmodiant des formules destinées à sensibiliser les citoiyens. Il y a ceux qui étalent leurs ordonnances attendaant le geste charitable. Entre tous ces mendiants, qui est vraiment nécessiteux et qqui ne l’est pas, qui a été contraint de tendre la main et qui a choisi d’en faire une profession « lucrative » entre tout ce beau monde les familles, elles-mêmes pâtissant de l’érosion de leur pouvoir d’achat ne savent quelle attitude adopter. D’aucuns nous diront que les « VRAIS » pauvres n’étalent pas leur misère sur la voie publique préférant préserver leur dignité, ce seul bien qui leur reste. D’autres diront que quelqu’un qui tend la main est nécessairement dans le besoin et que l’on n’a pas le droit de mettre en doute leur bonne foi... Quoi qu’il en en soit les Algérois ne peuvent prendre en charge toute cette misère étalée sans artifices, les autorités compétentes devraient plus s’investir pour leur venir en aide d’une façon ou d’une autre. Des vieux vous diront qu’il y a quelques décennies un décret préfectoral interdissait la mendicité dans Alger. Il est vrai qu’à l’époque elle éblouissait par sa blancheur ceux qui la découvraient, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.

Par : Djamel Boukerma

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