L’Orchestre national de Barbès (ONB) donnera le 28 décembre prochain à partir de 19h30 un concert à la salle Atlas de Bab El-Oued (Alger). L’initiative est de l’Office national de la culture et de l’information (Onci).

Il est dit que décembre sera un mois musical, et pour cause il enferme les derniers jours de l’année. Déjà la 2e édition du Festival international de musique symphonique d’Alger sur 6 jours qui devra démarrer aujourd’hui au théâtre national Mahieddine-Bachtarzi en donne le ton. La musique de l’ONB qui découle d’un travail de fusion entre le jazz, la musique gnaoua, chaâbi, reggae, salsa et rock relaiera donc la musique kabyle d’Aït Menguellet, qui est attendu à la même salle Atlas le jeudi 23 et le vendredi 24 décembre. Une salle qui devra aussi abriter le 18 du mois courant un concert de Good Noise, un groupe qui joue du piano, de la guitare rythmique et solo pour composer des mixages entre les mélodies orientales, la pop rock anglaise et le heavy metal, le tout décliné en kabyle. L’ONB qui participe au Festival mondial des arts nègres du 10 au 31 décembre à Dakar devra donc rallier Alger avant la clôture de la manifestation culturelle africaine. Mais le groupe que d’aucuns créditent d’avoir comme composante 17 membres, a à vrai dire une réputation d’avoir un effectif très « flottant » de sorte que personne ne sait, qui sont exactement les membres qui le compose. Le public algérois après celui de Constantine qui a eu l’honneur d’assister à une première production de cette formation musicale lors du festival Dimajaz au mois de mai dernier, attendra à coup sûr de pied ferme le groupe parisien dont on peut du reste esquisser le début de sa genèse sur le sol algérien puisque son fondateur n’est autre que Youcef Boukella, ex-bassiste du groupe de rock T 34, qui dans les années 80 a quitté Alger pour Paris en compagnie de Jeff Gardner, musicien américain. Les membres qui vont composer le groupe proviennent d’horizons divers. Larbi Dida, transfuge de Raïna Raï, vient de Sidi Bel- Abbès dans l’Ouest algérien qu’il a quitté en 1989, il s’impose très vite comme interprète de raï, sa voix étant considérée comme l’une des meilleures des soirées maghrébines de Paris. Du Maroc le groupe a reçu Aziz Sehmaoui, qui a grandi à Marrakech et qui est très imprégné de soufisme et de musique gnawie et pop occidentale. Fateh, quant à lui, a fui la violence terroriste qui sévissait à Alger dans les années 90. Ayant suivi une formation au Conservatoire d’Alger, il est intégré dans le groupe pour ses compétences en musique andalouse. Aussi la diaspora algérienne à Paris a-t-elle enrichi l’ONB par l’apport de Kamel né à Paris, percussionniste et fan de raggamuffin. Un premier réaménagement de l’effectif en 2003, voit arriver Mustapha Mataoui (clavier), Emmanuel Le Houezec (flûte, saxo) et Khlif Miziallaoua (guitare). La trajectoire de l’ONB a été soutenue également par un projet humoristique initié par Djillali : la "Bougnoule Connection". Les services des claviéristes Tewfik Mimouni et Jean-Baptiste Serré et du saxophoniste Alain Debiossat du groupe de jazz Sixun, ont été aussi d’un apport précieux. Porte-drapeau de la France des couleurs, la musique de l’ONB perpétue la mémoire immigrée, on chante aussi bien avec des sonorités rock Mohamed Mazouni, Silmane Azem que cheikh Mamachi ainsi que des morceaux des Rolling Stones. Fort de son quatrième album Rendez-vous Barbès, sorti au mois de mai dernier, l’ONB va certainement pour bien finir l’année 2010, faire tout son possible pour cartonner à Alger.