Après une année 2009 difficile, Samsung Algérie entame la nouvelle année avec des ambitions à la hausse. Avec la baisse du coût de revient de la fabrication des mobiles tactiles, Samsung ambitionne de proposer en Algérie certains de ses téléphones à moins de 10.000 dinars. Dans un autre segment, celui des mobiles à double SIM, Samsung Algérie compte frapper un grand coup avec des modèles à moins de 10.000 dinars. Au total, ce sont six nouveaux modèles qui sont prévus en 2010.
Quelle analyse faites-vous du marché de la téléphonie mobile en Algérie en 2009 ?
On a remarqué que l’année 2009 a été fractionnée en deux étapes. Le premier semestre, faible en terme de demande, notamment à cause des échos de la crise de l’année 2008 où on a eu une valeur du dollar bouleversée, elle était de l’ordre de 61 dinars pour passer à 75 dinars ce qui a fait que le prix des téléphones mobiles a augmenté de l’ordre de 12 à 13 % sans pour autant que le prix de fabrication lui-même n’augmente. Cela a crée un certain rejet du marché que ce soit de la part des revendeurs ou bien auprès des clients finaux. Cette situation a fait que le premier semestre a été extrêmement difficile pour tout le monde, le temps que le nouveau prix soit accepté par le réseau de ventes et par les clients finaux. Mais je dirai qu’on a senti une recrudescence de la demande à partir de juin et juillet où on a pu écouler nos stocks et retrouver une régularité des ventes beaucoup plus forte. Mais si on doit comparer les deux dernières années, l’on s’aperçoit que 2008 a été une très bonne année jusqu’à novembre, c’est là où le taux de change a complètement changé ce qui a fait que beaucoup de constructeurs ont eu des soucis sur leurs stocks en début 2009. Donc la conjecture était trop complexe. Au jour d’aujourd’hui pour Samsung, je dirai que nous avons retrouvé nos repères et nous pouvons dire que nous entamons l’année 2010 avec de très grandes ambitions.
Quels sont les résultats et la place de Samsung sur ce marché en 2009 ?
Je dirai qu’on a fait 15% de moins que 2008, sachant que nos chiffres restent importants et qui frôlent le un million de téléphones vendus en 2009. Par rapport à d’autres constructeurs, notre recul de 15% reste une performance au moment où la concurrence trouve beaucoup de soucis à maintenir au moins les ventes par rapport à 2008. Nous avons rehaussé notre gamme avec de nouveaux modèles, investit le segment d’entrée de gamme (un segment où nous étions absents pendant plusieurs années) avec des nouveautés et je pense étant deuxièmes actuellement en Algérie, il ne nous reste que quelques points à bien gérer pour devenir leader en 2010, qui est d’ailleurs notre objectif. Aujourd’hui, Samsung détient la première place en Algérie en terme de valeur et deuxième en terme de volume des ventes. Cette différence est issue du fait qu’on ne dispose pas de téléphones d’entrée de gamme. La majorité de nos ventes se positionnent entre 4.500 et 9.000 dinars, c’est là où nous faisons plus de volume. Afin de combler cet écart en terme de part de marché quantitative, il nous faut des modèles qui coûtent à peu près entre 2.000 et 2.500 dinars sachant qu’au jour d’aujourd’hui le marché algérien n’accepte plus les téléphones ‘’noir est blanc’’ segment où nous sommes absents depuis 2005. La couleur sera un minimum que nous devons apporter avec des prix défiants toute concurrence et accessibles aux clients aux revenus très modestes, cela engendrera une réelle bataille concurrentielle pour l’année 2010.
Quels sont les modèles qui se sont vendus le plus sur l’année 2009 ?
On a toujours la star qui est le Samsung E250, le modèle le plus répandu de part son design à un prix très accessible pour un moyen gamme avec une caméra. On a étoffé notre offre moyen gamme avec plusieurs modèles tels que le J700, le M620, des téléphones qui se rapprochent du E250 mais qui offrent des fonctions un peu plus différentes en matière de design mais aussi avec la camera de 1.3 mégapixels. Nous avons aussi lancé le C270, un téléphone à clapet qui a très bien fonctionné. Mais la nouveauté qui a bien fonctionné l’année dernière reste le B130 du segment d’entrée de gamme qui nous a permis de générer pas mal de volume, sans oublier l’entrée sur le marché de nouveaux modèles à touches tactiles tels que les Star et Corby. Donc nous avons clôturé l’année en lançant de nouveaux modèles avec la technologie tactile à des prix très intéressants (aux abords de 10.000 dinars), je pense que ces derniers peuvent répondre à des besoins d’un certain segment de clientèle.
Justement parlant de se segment, Samsung s’oriente massivement vers le segment des téléphones tactiles, pourquoi ce choix ?
Quand les constructeurs se sont mis à produire des mobiles à touches tactiles, les coûts de fabrication étaient très élevés, donc destinés à un marché bien défini en dehors des marchés de niche. Actuellement les coûts de revient de cette technologie ont tendance à aller vers la baisse offrant au passage à plus de consommateurs une meilleure accessibilité à ce type de technologie. Le choix d’aller au segment à touche tactile et délaisser le Slide ou autres est avant tout régi par la facilité d’utilisation de ce type de téléphones, avec un doigt on peut manipuler le téléphone : appeler, échanger… On peut réellement jouer avec son téléphone d’une manière utile et pratique. Donc, si on arrive à proposer un téléphone qui va coûter moins de 10.000 dinars avec un beau design et un écran à touches tactiles, je pense qu’énormément de clients, notamment les jeunes, seront vraiment très contents de cette approche.
Hormis le fait de posséder un téléphone tactile, le client peut aussi profiter du design offert, notamment avec la beauté générée par la présence d’un large écran qui permet de visionner des images. Tout cela fait que toutes les études, toutes les estimations et toutes les prévisions de tous les constructeurs et bureaux d’analystes s’accordent à dire que ce segment de téléphones à écran tactile sera un des leaders très prochainement d’où l’intérêt de Samsung d’investir ce segment et d’être à la page dès le début, sachant qu’on était les premiers à vulgariser la caméra en Algérie et les premiers à lancer le téléphone couleur en Algérie. Je peux dire que Samsung se donne comme obligation d’offrir et de proposer les meilleures technologies aux meilleurs prix à sa clientèle algérienne, ceci en complément à ce que Samsung fait pour satisfaire ses clients en termes de service commercial et service après-vente.
La concurrence est rude sur le segment des mobiles « moyen gamme » qui cartonnent aujourd’hui en Algérie. Comment s’y porte Samsung et quels sont les modèles qui y constituent votre offre (de ce segment) en Algérie ?
Notre stratégie depuis 2004 est axée sur la communication sur les nouvelles technologies. Pendant les années 2004, 2005 et 2006 nous n’avions jamais communiqué sur les téléphones d’entrée de gamme ce qui a crée de facto pour Samsung une certaine notoriété et un bon positionnement de la marque sur le segment de moyen et haut de gamme. Nous sommes très bien positionnés pour ne pas dire nous sommes leaders. Nous mettons toujours en avant des modèles qui offrent des fonctionnalités un peu plus développées que les modèles de masse, ce qui fait que le consommateur algérien identifie notre marque comme étant la marque de référence pour le moyen et haut de gamme, d’ailleurs des études ont prouvé que ce constat est bel est bien encré en Algérie. Aujourd’hui, le marché algérien prend une certaine maturité et le besoin du consommateur algérien a évolué, s’est développé et migre vers des fonctionnalités beaucoup plus développées. Il a commencé avec un téléphone noir et blanc, puis vers la couleur, ensuite vers la caméra, vers le mégapixels ensuite vers le HD… Nous avons anticipé ce type de marché de remplacement et nous mettons tous les efforts nécessaires pour être leaders surtout sur le segment moyen gamme. Notre top modèle est le E250 et le top modèle de la concurrence est le téléphone d’entrée de gamme qui coûte environs 2.000 dinars.
Le marché parallèle continue de sévir en Algérie, comment comptez-vous y faire face ? Y a-t-il une régression de ce fléau en 2009 ?
Sur cette question, je pense que les autorités compétentes font des efforts pour réduire la présence et l’influence de ce fléau qui sévit en Algérie mais aussi dans le monde. Nous espérons qu’il soit réduit à un pourcentage encore plus bas afin de ne pas influencer négativement sur l’économie nationale et le consommateur algérien. Nous avons des stratégies bien définies en termes de produit de communication mais aussi en termes de distribution. Nous avons des modèles différenciés par rapport à ceux commercialisés par certains pays voisins de l’Algérie, nous avons des communications sur des modèles qui n’existent pas ailleurs notamment pour le double puce qui n’existe pas sur certains marchés voisins qui alimentent le marché parallèle local, et nous avons des actions qu’on fait au niveau de notre réseau de vente pour les fidéliser et les récompenser de leur fidélité, ainsi assurer une certaine loyauté par rapport à notre produit. Par ailleurs, on fait aussi des petites actions au niveau des médias afin d’informer et de sensibiliser les clients finaux pour qu’ils perçoivent le risque ou le danger d’acheter des téléphones qui ne sont pas destinés au marché algérien et qui risqueraient d’avoir des défaillances réellement sérieuses pouvant générer jusqu’à 30 à 40% de frais de réparation du prix du téléphone qui sont à la charge du client vu qu’ils ne sont pas sous garantie.
Samsung a inauguré le segment des mobiles à double SIM en Algérie, quel en est le résultat commercial ?
D’après certaines études nous avons constaté qu’il y a un parc d’abonnés inter opérateurs assez important. Ces consommateurs, pour des aspects beaucoup plus pratiques et utiles, peuvent avoir le besoin de posséder un seul téléphone qui enveloppe les deux cartes SIM. Partant de ce principe, le lancement des téléphones à double SIM en Algérie a été un réel succès. On a commencé avec un seul modèle et aujourd’hui on aura au final cinq ou six modèles qui sont en majorité du segment d’entrée de gamme mais à double puce. Certains sont déjà commercialisés mais d’autres vont être lancés bientôt, ils vont coûter environs 10.000 dinars. Je citerais par exemple le nouveau Samsung B5722 à double puce et à touches tactiles et un autre combiné, toujours à double SIM entièrement à écran tactile qui sera lui aussi lancé dont le prix tournera autour de 19.000 dinars. Au total, on aura une offre de six modèles sur le segment des double SIM. On commercialise déjà le C5212 qui fonctionne très bien en Algérie, le C6112 qui ressemble au D880 mais qui est plus fin. Ce dernier ne figure plus dans notre catalogue des téléphones mobiles Samsung.
Quelles seront les nouveautés de Samsung en 2010 ?
Notre objectif cette année est de devenir leader, en volume et en valeur. Nous allons lancer cette année une famille de mobiles moyennes gammes qui s’appellera Shark (Requin). L’appellation vient du design qui a un certain aspect métallisé très ‘’curvé’’, très joli et qui se positionne dans deux segments, le format barre et le Slide, avec des prix qui seront compris entre 12.000 et 16.000 dinars. Nous allons lancer un nouveau modèle, « le Genoa C3510» qui est une réplique du Corby et qui sera proposé à 12.500 dinars. Par ailleurs, d’autres nouveaux modèles seront lancés en entrée de gamme tel que le E1080T qui vont être lancés incessamment et qui vont coûter aux alentours de 2.700 dinars.
Je pense que ce sont des modèles qui vont générer beaucoup de volumes notamment avec la présence de la radio FM et une torche. On a aussi lancé récemment en fin d’année 2009 un modèle qui fera parler de lui, le E2120, un téléphone qui va attirer beaucoup de consommateurs notamment par son prix très accessible, moins de 4000 dinars. C’est un téléphone au format barre très esthétique qui intègre une caméra VGA. Je pense qu’avec ces quelques modèles on pourra générer une très bonne réponse du marché algérien en termes d’appréciation de nos produits et du coup réussir à séduire un peu plus de monde en Algérie et prétendre à la première place du podium d’ici la fin de l’année.