Sur l’ensemble du territoire national, seulement, quatre cent cinquante (450) bibliothèques fonctionnent «au ralenti». Elles sont désertées à longueur d’année, et leurs rares livres prennent la poussière en l’absence de lecteurs.
Le ministère de la Culture et les responsables de la wilaya d’Alger ont planifié la réalisation de plusieurs espaces culturels, notamment de lecture, afin de répondre aux besoins en la matière des Algérois, lesquels ne cessent de revendiquer plus d’endroits de savoir et de divertissements.
Preuve en est les grandes foules qui affluent quotidiennement vers la bibliothèque nationale, notamment ces quelques dernières années, les bibliothèques communales sont plongées dans l’oubli et un abandon total. Ces infrastructures culturelles, qui existent pourtant depuis très longtemps, du moins à Alger, n’arrivent plus à accomplir leur mission première, à savoir répondre aux besoins des habitants des localités notamment les étudiants et les lycéens qui y allaient à la recherche des livres et des ouvrages auxquels ils ne peuvent avoir accès autrement particulièrement attendu leur cherté dans la majorité des cas.
Sitôt le Sila clôturé, le livre retombe dans l’oubli
Il faut dire aujourd’hui qu’hormis les occasions officielles à l’instar des organisation de salons de livres ou les petites rencontres dans des librairies ou à la Bibliothèques nationale d’El Hamma, les Algérois n’ont pas accès au livre. Il faut bien noter aussi que malgré une certaine progression ces dernières années, mis à part la période des salons, les gens oublient la lecture et les bibliothèques restent vides. Mais il est temps peut-être de se poser la question concernant cet éloignement de la lecture en dehors de la période des salons.
Selon de nombreux algérois interrogés, «il y a un grand manque de bibliothèques municipales dans la capitale, mais aussi à travers tout le pays et la plupart d’entre elles sont abandonnées ou mal gérées». En effet, sur le territoire national, seulement, quatre cent cinquante (450) bibliothèques fonctionnent «au ralenti». Elles sont désertées, et leurs rares livres prennent la poussière en l’absence de lecteurs. La même situation se voit partout même dans les communes les plus évoluées (culturellement parlant) : Bir-Mourad-Rais, El Biar ou encore Alger-Centre. Exiguïté des lieux, manque flagrant ou "vétusté" des ouvrages proposés, tout cela dans une absence quasi-totale d’entretien jointe à une mauvaise gestion ... ce sont là aujourd’hui, les caractéristiques de ces espaces qui existent - du moins dans certaines localités - de la capitale.
Bibliothèque à Bir-Mourad-Raïs cherche lecteurs
Dans la localité de Bir-Mourad- Raïs, pour ne citer que cette commune, les habitants souffrent de la dégradation et de l’abandon de leur bibliothèque municipale, qui ne peut recevoir que... quinze (15) personnes dans le meilleur des cas, même ce ridicule nombre a fini, ces dernières années, par abandonner.
Les amateurs de lecture ne s’y rendent plus puisqu’à la longue ils ne trouvent plus rien à lire, ou plutôt aucune nouveauté car il ne faut pas espèrer trouver en ces lieux des publications récentes. «Il n’y a dans cette petite bibliothèques que des livres très anciens qui n’intéressent plus personne à l’ère de la technologie et des livres numériques», nous dira un habitant qui enchaîne : «Ce genre d’espace est pourtant très important pour les habitants auxquels on ne cesse de reprocher de ne pas avoir la culture de lecture !! il faut plutôt s’interroger sur les moyens mis à la disposition du citoyen même dans la capitale, que dire alors des autres wilayas et des petits douars et villages enclavés» ?!!, s’est-il indigné.
Urgence de doter les bibliothèques communales d’ouvrages récents
Si aujourd’hui, même les infrastructures de la capitale souffrent d’une grave indigence en matière d’ouvrages, il est facile d’imaginer la situation des infrastructures érigées dans les autres localités. Il faut néanmoins rendre justice à la plupart des présidents d’assemblées populaires communales qui mettent beaucoup de cœur à l’ouvrage pour tenter de réhabiliter ces bibliothèques. Cela devient de plus en plus difficile lorsque l’on sait que les familles sont en proie à des tracas bien plus terre-à-terre. Il est en fait incongru d’espèrer voir des personnes ne pouvant même pas accéder au sachet de lait et à la baguette de pain quotidiens, penser à revendiquer la nourriture de l’esprit, même sachant que cette dernière est un élément essentiel dans toute société. Réinstaurer la culture de l’amour de la lecture s’apparente à une mission très très difficile, mais il ne faut pas pour autant baisser les bras et déjà on doit apprendre aux enfants à aimer et respecter les livres. D’ailleurs nombreuses sont les communes de la capitale qui réservent des budgets relativement important pour ce créneau auquel elles accordent l’intérêt voulu. Ces espaces réalisées pour des budgets importants, malheureusement, tombent tout de suite après leur inauguration dans l’oubli, puisqu’elles restent même pas équipées d’outils informatique, ni d’ouvrages conséquents. Les habitants de la commune de Kouba par exemple attendent depuis, ils ne savent plus, l’achèvement des travaux de leur bibliothèque qui est pourtant au stade final pourtant des années après les riverains attendent toujours l’ouverture de cet édifice qui pourrait contribuer à aider les étudiants dans leurs recherches en les empêchant de se déplacer jusqu’à la Bibliothèque nationale pour y chercher le moindre ouvrage. Il faut bien signaler que les bibliothèques citées sont loin d’être des cas isolés malheureusement, puisque toutes les bibliothèques municipales de la capitale estimées aujourd’hui à quarante et une (41) dans les cinquante-sept (57) communes de la capitale connaissent de multiples problèmes. Il reste à souhaiter que le livre retrouve sa place dans une société qui reste à la recherche de ses repères.