La chanteuse Diam’s s’est dit jeudi soir à Alger « être plus comme avant, je ne vais pas répondre à toutes les questions qu’on va me poser ». L’artiste s’adressait ainsi aux journalistes lors d’un point de presse qu’elle a tenu avant de monter sur la scène de la salle Atlas. Implicitement Diam’s qui s’est présentée dans une tenue ample, la tête recouverte d’un voile qui fait plutôt chic, a implicitement reconnu avoir fait des erreurs au niveau de la gestion de son image de marque. « Je ne vais pas répondre à n’importe quoi et à tout » a-t-elle averti d’emblée. « Sachez juste qu’aujourd’hui j’ai une part de secret dans ma vie et je n’ai pas envie de m’exprimer sur tout » a-t-elle ajouté. Quand la question fatidique est tombée, « Comment vous voyez l’Islam comme religion ? », Diam’s a rétorqué d’une manière énergique. « Je n’ai pas envie d’en parler, ça fait partie des points sur lesquels je ne m’exprimerais pas, je pense que religion et musique ne font pas bon ménage » a-t-elle tranché non sans annoncer la prochaine sortie d’un livre de sa plume « concernant la religion je suis en train d’écrire un livre il sortira l’année prochaine
incha Allah, je vous invite à le lire » a-t-elle lancé. L’artiste s’en prendra par ailleurs aux médias français qu’elle accuse d’avoir « véhiculé toujours le fait que j’étais au fond du gouffre ». Mais la conférencière a avoué avoir « traversé une période très difficile ». Après le succès du titre « Dans ma bulle » et le non moins immense succès que l’artiste a rencontré en Algérie, elle a dû, a-t-elle expliqué, vivre une période noire. Et d’ajouter que « c’est cette période noire qui a fait peut-être de moi quelqu’un de plus posé. Je me suis dit qu’il ne faut pas arrêter comme ça d’un coup et essayer encore, on peut réussir ». « Le temps file, les gens évoluent, vous et moi, on a grandi et on a vieilli, je suis passée du stade de jeune fille à jeune femme, c’est aussi ce qui fait qu’aujourd’hui je suis plus comme avant sur certaines choses et au-delà de ça la situation dans chaque pays a évolué » a affirmé très philosophiquement Diam’s. « Le but de SOS a-t-elle ajouté était uniquement de dire c’est vrai ce qu’on a dit de moi, c’est vrai que j’étais tout au bout et tout au fond, et je vous le dit aujourd’hui tout va bien ». Au reste la chanteuse a manifesté beaucoup de détachement par rapport à ce qui se dit sur la crise supposée du rap. « Je ne m’intéresse pas trop, franchement je m’en fiche, je ne suis plus là-dedans, je pense avoir vraiment fait le tour, ça fait 15 ans que j’ai tourné dans la musique, au final c’est un cycle, finalement, c’est toujours la même chose, j’ai fais ce que j’avais à faire » tranche-t-elle. En outre Diam’s a fait part de son intention d’impliquer en Algérie l’association Big Up qu’elle vient de lancer pour venir en aide à des centres d’accueil d’enfants abandonnés, aux orphelinats, et aux pouponnières. L’association, a-telle précisé, est déjà active dans plusieurs pays d’Afrique. « Dans ce cadre là en Algérie on va essayer de rencontrer des associations sur place et on va essayer de voir ce qu’on peut faire » a-t-elle ajouté. C’est à ce niveau de son discours que la conférencière a donné l’impression d’être une responsable économique. « En Algérie estime-t-elle l’enfance abandonnée relève du secteur étatique, il y a moins de choses dans ce domaine-là mais dans d’autres pays ce n’est pas pris en charge comme ici » et d’ajouter que « c’est vrai que l’idée n’est pas de subvenir aux besoins de l’Afrique par de l’argent mais plutôt d’essayer d’aider l’économie, de voir sur place, comment acheter des choses sur le marché africain, pour les ramener dans les centres pour enfants ». Pour Diam’s il s’agit d’«essayer d’aider en termes de scolarité, d’hygiène, et d’alimentaire » mais elle reconnaît qu’ « on est très peu outillé dans le domaine de la santé, puisque c’est un domaine, très cher et qui demande de très grandes compétences ».
Par : L.G.