Le concert de la rappeuse française Diam’s, de son vrai nom Mélanie Georgiades, a fait salle comble et a remporté un vif succès jeudi soir à la salle Atlas de Bab-El-Oued. Un public constitué en majorité d’adolescents 12-15 ans, garçons et filles, a répondu présent à l’appel.
Toujours est-il que la salle ne pouvant contenir plus que sa capacité, a relégué beaucoup de jeunes gens puisque ceux-ci n’ont pu avoir accès au spectacle. Mais au vu de la qualité du public, on aurait dit que le rap a agi comme une espèce de filtre en ceci qu’il a ramené que les gens d’une certaine aisance. N’empêche balcon et orchestre étaient pleins à craquer et ont vibré la soirée durant aux rythmes saccadés d’une musique presque métallique. Avant même que Diam’s fasse son apparition sur la scène, il régnait une ambiance électrique à tel point que lorsque la star du rap a surgi au milieu d’un fourmillement foisonnant de lumières, les cris et ovations des spectateurs étaient arrivés à couvrir les décibels de l’orchestration. La star du rap telle une fée est apparue, la tête doublement voilée (casquette et écharpe de tissu) le corps enrobé dans un survêtement aux couleurs des verts, estampillé du drapeau national et aux initiales de Big Up. « Le public d’Algérie est le public le plus chaud au monde » lance-t-elle. Diam’s sait trouver les mots pour titiller l’égo de son jeune public.
La salle est pratiquement en transe. Il fallait voir les crépitements des flashs de portables et d’appareils photos numériques, pour se rendre à l’évidence que les mœurs ont désormais bien changé. La mondialisation est en marche. Les ados savent par cœur les chansons de leur idole. Ils répètent à l’unisson les paroles. Le slogan « One, two, three, viva l’Algérie !» revient. On ressent certainement un certain besoin de se rappeler les heures de gloire, de se dire qu’après tout on ne vit pas à la marge du monde. Diam’s reprend ses titres que l’assistance connaît par cœur : « Dans ma bulle », « S.O.S »., « Ma France à moi », un échange s’établit entre l’artiste et l’assistance, les misères de là-bas sont interprétées à l’aune des misères d’ici.
Décidément on se rend compte que la salle Atlas se prête mal à ce genre de concert qui, à vrai dire, nécessite de l’espace libre. Imaginez, on danse et on se déhanche debout sur les sièges, car il n’y a pas de piste. Le peu d’espace qui sépare la scène du public est investi déjà par les journalistes, les photographes et les caméramans de la télévision. Sacrée Diam’s qui a fait oublier une certaine Linda de Susa !