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Edition du 6 Octobre 2010



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Bouzaréah : Bousmaha
Des bidonvilles qui coûtent cher
6 Octobre 2010

Le marché de l’immobilier dans cette localité, d’ailleurs comme dans toutes les grandes villes, ne cesse de s’enflammer. En revanche, le marché de l’immobilier à Bouzaréah se distingue ces dernières semaines par une nouvelle pratique, exceptionnelle dans son genre. La vente des bidonvilles semble faire la une chez les habitants de la localité.

Il fut un temps où Bouzaréah était un lieu de détente pour les Algérois. Cette localité n’abritait que quelques familles qu’on pouvait compter sur les doigts d’une seule main. Face à la démographique galopante que connaît la capitale et l’expansion urbaine due à plusieurs facteurs, à l’instar de la décennie noire qui, rappelons le, avait vidé des wilayas entières. Le marché de l’immobilier dans cette localité, d’ailleurs comme dans toutes les grandes villes, ne cesse de s’enflammer. En revanche, le marché de l’immobilier à Bouzaréah se distingue ces dernières semaines par une nouvelle pratique, exceptionnelle dans son genre. La vente des bidonvilles semble faire la une chez les habitants de la localité.
Prés du lotissement Ahmed Bousmaha, situé à coté de l’Ecole supérieure de banque (ESB), les bidonvilles attirent beaucoup d’acquéreurs, a-t-on pu constaté sur les lieux. Dans le cadre du programme de l’éradication de l’habitat précaire lancé depuis mars de l’année en cours, des rumeurs se propagent selon lesquelles un recensement aura lieu prochainement dans cette zone. Confirmée ou pas, cette information a drainé un nombre considérable de postulants qui espèrent s’offrir, enfin, un logement. En effet, les prix des ces habitations précaires oscillent entre quatre cent mille et sept cent mille dinars. Le coût de ces abris de fortune est certainement loin d’être à la portée de ceux qui ne peuvent se procurer un logement. Il est toutefois utile de noter que la première tranche du logement social participatif LSP est de même estimation. Un des habitants de ces bidonvilles nous dira dans ce sens que «les gens qui viennent acheter dans les bidonvilles n’ont pas l’air d’être démunis» et d’ajouter : «Ils n’achètent ces maisons que dans le dessein de bénéficier de logements sociaux».
Pour sa part, Abdi Abderahmane, président de l’Assemblée populaire communale de Bouzaréah, installé dans ses fonctions depuis trois mois, nous a expliqué que ladite localité était, au début des années quatre-vingt-dix, « un centre de transit » et que l’APC de Bouzaréah, où il était vice-président à cette époque, avait, à maintes reprises, sollicité les autorités wilayales à prendre en charge les occupants de ce centre « limitrophe » à d’autres habitations précaires situées dans le découpage administratif de la commune de Beni Messous. La situation complexe, faut-il le dire, de cette zone s’est empirée de durant l’exode massif vers la capitale. Face à cette situation, les autorités locales, selon M. Abdi, sont en train d’étudier le dossier et le recensement se fera «très bientôt». Notre interlocuteur nous fait savoir que cette opération se fera «en trois échelons». Autrement dit, trois listes de recensement s’effectueront à Bousmaha pour classer les habitants, ceux bénéficiaires d’attestations de sinistré et les autres. Et d’ajouter que «l’APC ne ménagera aucun effort pour que les prochains logements soient destinés à ceux qui les méritent et non aux commerçants».
Dans l’espoir que le programme d’éradication de l’habitat précaire réussisse et touche les nécessiteux, Bousmaha est, faut il le dire, un quartier, un bidonville et un centre de transit en même temps, mais aussi un… marché informel de l’immobilier.

Par : Ahmed Bouaraba

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