Le taux de raccordement au réseau du gaz naturel dans la wilaya de Boumerdès est de 37,46 %, avec 62.240 foyers raccordés. Un taux de raccordement qui reste insuffisant par rapport à l’étendue géographique et démographique de ladite wilaya.

Le raccordement à cette précieuse commodité touche particulièrement les agglomérations du chef-lieu des communes et varie d’une localité à une autre. A la tête des communes enregistrant un taux élevé, on trouve Thénia avec 92% de taux de raccordement au gaz naturel. Tandis que la localité de Boudouaou El-Bahri, le taux de raccordement est de 1,14%.
Malgré les programmes de réalisation de nouveaux raccordements, la wilaya est loin de satisfaire les besoins des citoyens en la matière. Neuf communes parmi les 32 que compte la wilaya ne sont toujours pas raccordées au réseau du gaz naturel, à savoir Afir, Ammal, Bouzegza, Keddara, Kherrouba, Ouled Aïssa, Legata, Timezrite et Taourga. Ce sont les localités les plus démunies de la wilaya. Celles situées sur le versant sud et sud-est sont les plus pénalisées à cause de leur rude climat en hiver. A titre d’exemple, la commune d’Afir, située à la limite frontière de la wilaya de Tizi- Ouzou, connue pour son relief montagneux et qui recèle pourtant d’importantes potentialités, notamment, touristiques demeure la dernière du peloton en matière de développement. Ses habitants prennent leur mal en patience tout en espérant de se voir un jour raccordés au gaz naturel et en finir avec le calvaire de gaz butane qui se fait rare surtout en hiver. «En hiver, nous restons plusieurs jours sans gaz butane en raison de sa rareté ce qui nous oblige à utiliser du bois pour faire bouillir la marmite ou se réchauffer», nous dira un villageois. Sa rareté est due à la dégradation du réseau routier causée par les fortes chutes de pluie ce qui pousse les vendeurs du gaz butane à ne pas s’aventurer dans de telles conditions, nous a précisé encore notre interlocuteur. L’autre exemple édiffiant d’une misère galopante est celui enduré par les habitants de Timezrite, une localité perchée sur une altitude avoisinant les 900 mètres, qui souffrent du manque flagrant de toutes les commodités de base.
A la localité de Berahmoune, et en dépit des plusieurs plaintes et réclamations des citoyens, le raccordement au réseau du gaz naturel tarde toujours à venir. Mais selon une source dans la wilaya, les foyers de ladite localité seront dotés du gaz naturel avant la fin de l’année en cours. En effet, selon notre source, une enveloppe budgétaire de dix milliards de dinars a été octroyée afin de raccorder Berahmoune au réseau de gaz naturel et sera pris en charge par la direction de l’urbanisme de la wilaya. Outre cela, les habitants du village Eddalys, dans la commune de Zemmouri, réclament depuis belle lurette le gaz naturel. Ils ont observé à maintes reprises des actions de protestations pour se faire entendre et réaliser leur doléance relative au gaz naturel. «Nous sommes l’un des grands producteurs de gaz naturel dans le monde mais cela ne s’est pas répercuté chez nous, car plusieurs contrées ne sont toujours pas dotées en gaz de ville», nous dira un habitant de cette localité qui fait partie d’une commune, dont les séquelles du séisme de 2003 sont toujours visibles. Hormis le chef-lieu de Chaâbet El-Ameur et ses localités avoisinantes, tous les villages et contrées ne sont pas raccordés au réseau du gaz de ville. L’APC n’a, selon une source locale, programmé aucun projet en matière de raccordement au gaz naturel.
Toutefois, il est important de rappeler que le secteur de l’énergie et des mines a bénéficié dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014 d’une enveloppe financière de l’ordre de 5,185 milliards de DA, dont 2 milliards pour le raccordement au réseau du gaz naturel.