Le Midi Libre - Société - «3 mille enfants abandonnés chaque année»
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Edition du 22 Septembre 2010



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Mme Aït Sidhoum, directrice de la protection et de la promotion de l’enfant au ministère de la Solidarité
«3 mille enfants abandonnés chaque année»
10 Août 2010

Midi Libre : L’adoption est-elle chose aisée en Algérie ?
Mme Aït Sidhoum : Le choses se sont beaucoup améliorées, car il faut le dire l’adoption relevait autrefois des sujets tabous. Les enfants nés sous X n’étaient pas adoptés et même les familles désireuses d’adopter n’avaient pas assez d’informations à ce sujet. Aussi les enfants privés de familles grandissaient dans des établissements spécialisés.

Quelle prise en charge dans ces établissements spécialisés ?
Ces enfants restent des pupilles de la Nation, appelées ainsi car c’est l’Etat qui a l’obligation de subvenir à leurs besoins.
Ils sont donc pris en charge aussi bien matériellement qu’au plan psychologique, car ils ont subi à l’évidence un choc émotionnel de part leur séparation d’avec leurs parents biologiques, surtout la mère, car la carence affective maternelle est encore plus dramatique que la carence alimentaire, n’importe quel psychologue vous le confirmera.

Comment ces enfants arrivent-ils dans vosfoyers ?
Il y a des enfants qui sont ramenés par leur mère biologique, ou une parente lorsque la mère ne veut pas se montrer, en tout état de cause, jamais par le père car ce dernier a disparu. Il y a ceux qui sont ramenés par la police qui les trouvent abandonnés dans des espaces publics. Dans certains cas malheureusement, ils sont retrouvés morts.

Y a-t-il un pourcentage concernant les enfants abandonnés ?
On peut avancer qu’il y a environ 3 mille enfants abandonnés annuellement, mais nous ne pouvons pas établir de chiffre exact.

Ces enfants ont-ils un patronyme ?
Jusqu’au décret de 1992, à l’initiative du Conseil islamique, les enfants adoptés n’avaient pas de patronymes, mais uniquement deux prénoms .Ce qui posait problème car ils risquaient d’être montrés du doigt et par là même freinés dans leur adaptation normale à la société. Apres la fetwa décrétée par Cheikh Hamani, on constate que les choses ont évolué dans le bon sens. Ainsi le kafil donne son nom au makfoul. (L’enfant adopté).

Quels sont les gens qui ont recours à l’adoption ?
Ce sont généralement les couples, confrontés à des problèmes de stérilité, qui ont recours à l’adoption, mais il y a aussi des parents ayant déjà des enfants et qui adoptent par solidarité et amour de ces enfants. Concernant les femmes célibataires, nous avons ouvert une petite brèche, elles peuvent également adopter si elles le désirent. Des Algériens établis à l’étranger nous en font également la demande particulièrement en cette période d’été Et nous encourageons cette initiative.

Quelle est généralement la nature de la demande ?
Il y a généralement une préférence pour les filles, actuellement il y a une forte demande et je dirais même qu’il y a une pénurie de filles.

Quelle est la procédure à suivre pour l’adoption ?
Une demande est adressée à la DAS où une commission aura à examiner le dossier du kafal, si le dossier est recevable, on passe à la deuxième étape qui est l’enquête sociale, laquelle consiste en la vérification de l’honorabilité du couple demandeur et des capacités matérielles de celui-ci à recevoir l’enfant et lui assurer une éducation et si aucun antécédent judiciaire ne s’y oppose pas, l’acte est alors établi.

Quelles sont les conditions exigées pour l’adoption ?
Le titulaire doit être de nationalité algérienne, de confession musulmane, et il doit jouir de toutes ses facultés physiques et mentales, être capable d’entretenir et de protéger l’enfant recueilli.

Existe-il une autre forme d’accueil ?
En effet le placement d’enfants ou des familles les accueillent contre rétribution ouvrant les frais de garde et d’entretien. Ces familles d’accueil permettent ainsi à l’enfant de grandir dans un milieu sain et familial. Ce placement se fait à la demande d’une famille présentant toute les conditions et garanties d’éducation et de sécurité déterminé par une enquête sociale.

Par : Ourida Ait Ali

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