Pour cette nouvelle rentrée sociale, mais surtout culturelle, le théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi frappe fort en abritant samedi 18 septembre à partir de 19h30 la générale de la nouvelle production de la compagnie La Baraka intitulé «Nya».
Représentée pour la première fois en Algérie, cette nouvelle production est le fruit du projet de Pont culturel méditerranéen franco-algérien qui est conçu par la compagnie La Baraka en collaboration avec le ministère de la Culture, le Ballet national algérien, l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et avec le soutien du Conseil de la création artistique et qui consiste en un programme de coopération artistique en faveur de la danse.
La mise en œuvre de cette production a débuté en janvier 2010 avec l’audition des danseurs algériens qui ont intégré la cellule contemporaine du Ballet national algérien, cellule dont Abou et Nawal Lagraa assurent le programme de formation et de création. De février à juin 2010, les 10 danseurs de la cellule ont suivi une formation intensive assurée par l’équipe artistique et pédagogique de la compagnie La Baraka avant d’entrer dans une période de répétitions avec Abou Lagraa pour créer le diptyque «Nya».
D’une durée d’1 heure 15 minutes « Nya » en quelques mots exprime le fait de faire confiance à la vie.
Si quelqu’un porte en lui cette nya, il va forcément transformer toutes les souffrances de sa vie pour exister, s’épanouir et donc s’ouvrir au monde. Cette création est composée de deux pièces distinctes, chacune baignée par deux musiques représentatives de la mémoire collective, qu’elle soit française ou algérienne : Le chant des Aurès d’Houria Aïchi et Le Boléro de Maurice Ravel, des mélodies orientales qui s’enroulent au point de dévorer le corps des danseurs et les emmener jusqu’à la transe. Une danse de l’émotion avant tout et de l’énergie.
Une danse contemporaine qui leur permet une liberté dans un monde de danse par ailleurs très codifiée. Une danse d’aujourd’hui qui est aussi une danse virtuose. Ce pont culturel méditerranéen est le moyen et la chance de créer, d’imaginer et surtout de livrer au public une vision de la jeunesse d’aujourd’hui... Emmener le corps des danseurs jusqu’à la transe.
Formé au Conservatoire national de Lyon, Abou Lagraa a fondé sa compagnie La Baraka en 1997. Il s’est imposé rapidement comme un chorégraphe fondamental de sa génération à tel point qu’il écrit des pièces pour le Ballet de Lorraine et le Ballet de l’Opéra de Paris. Il travaille à l’élaboration d’un Pont culturel méditerranéen, en collaboration avec le ministère de la Culture. On l’a vu en 2006 sur la scène nationale avec Allégoria Stanza.
La volonté de la Compagnie est née d’un dénominateur commun qui reste aujourd’hui l’un des moteurs de nos choix créatifs : faire découvrir des textes des XXème siècle, d’origines linguistiques diverses et riches qui questionnent sur la nature humaine…. et faire découvrir au public des écritures variées d’écrivains qui restent peu connus et dont les thématiques sont universelles.
Le choix des textes qu’elle propose, a toujours été motivé par la recherche d’une parole forte, théâtrale, poétique et évocatrice. Les origines de ces textes sont diverses et découlent du fruit de la recherche de chacun des membres de la compagnie.
La compagnie est animée par le désir et le plaisir de donner à voir et de donner à écouter, un théâtre sans frontières de genre, de style et de forme. Ouvrir de nouveaux horizons dramaturgiques, les offrir à un public, lui proposer un dialogue fécond autour de thèmes et d’écritures variées.
Pour ce spectacle tant attendu, la compagnie La Baraka entamera une série de représentations avec une première européenne à l’occasion d’abord de la Biennale de la Danse, à Lyon, du 26 septembre au 2 octobre 2010, puis une première à l’Ile-de-France (Les Gémeaux, Scène Nationale de Sceaux) où la compagnie sera en résidence de production du 8 au 10 octobre 2010. Elle entamera après une tournées en France : en octobre 2010 et janvier 2011.