L’Aïd el-fitr est l’occasion idoine pour de nombreuses familles algéroises de se retrouver autour d’une table conviviale agrémentée des délicieux gâteaux aux amandes, noix, pistaches et miel. Ces retrouvailles permettent de décompresser d’un mois de privations et de stress de tous les instants tout en passant d’agréables moments avec les membres de la famille ou les amis chers que l’on ne retrouve, parfois, que lors de ces fêtes religieuses. Les commerçants, quant à eux, explique l’APS, fêtent autrement l’Aïd. Pour eux ce sont les espèces sonnantes et trébuchantes qui les interessent. Cette fête leur est en fait propice pour augmenter les prix en raison ; explique-t-on, de la forte demande sur certains produits sans lesquels la fête ne serait pas réussie. La fermeture de la majorité des marchés de gros et de détail durant les jours de l’Aid n’est pas fait pour arranger les choses. L’autre tendance, cette année, est le fumet agréable de la viande grillée attirant les passants vers les différentes rôtisseries qui enregistrent une affluence non stop durant l’Aïd. L’autre activité commerciale, permettant aux commerçants de réaliser des profits substanciels durant l’Aïd est, sans conteste, la vente de jouets. Les enfants auxquels les proches donnent quelques dinars en cette occasion se précipitent aussitôt pour les dépenser auprès de ces étals. Les vendeurs de jouets squattent les trottoirs pour y exposer ballons colorés, poupées, pistolets en plastique, mitraillettes ressemblant à s’y méprendre aux vraies armes de mort... Les fabricants de jouets répondent de plus en plus à cette violence qui s’installe de plus en plus dans une société dont les membres les plus jeunes sont sous l’emprise des jeux vidéos où les tueries sanglantes sont légion. Les photographes, quant à eux, attendent ces occasions annuelles pour pouvoir gonfler leurs chiffres d’affaires, même si cette tendance diminue avec l’avénement de l’appareil photo numérique, des caméras tellement simples d’utilisation qu’un enfant peut les utiliser. « Avant, il y avait une longue file de clients devant nos magasins, mais avec les prix accessibles des appareils photos et des caméras, les Algériens prennent eux-mêmes leurs photos et viennent nous voir uniquement pour le tirage », déplore un photographe. Ce n’est pas toutes les familles qui possèdent leur appareil photo puisqu’on a pu remarquer de longues files devant les studios photos des quartiers populaires. «C’est une double fête pour moi, je gagne 7 à 8 fois plus que les autres jours de l’année », nous avoue un photographe. Son studio est d’ailleurs joliment décorée de ballons pour attirer les enfants.