Vaincre ou disparaître : l’équation est aussi simple que cela pour l’Entente de Sétif avant d’affronter, vendredi soir, les "Sang et Or" de l’Espérance de Tunis au stade de Radès, pour le compte de la 5e journée de la Ligue des champions d’Afrique de football.
Pointant à la 3e place du groupe A avec 4 points, loin derrière leur adversaire du jour, leader avec 9 points, et à 3 points du second, le tout-puissant Mazembe qu’ils recevront à Sétif en clôture de la phase de poules, les camaradesde Faouzi Chaouchi n’ont en effet d’autre choix que de faire le plein à l’issue de leurs deux dernières rencontres.
Pendant que le staff et les joueurs, en pleine concentration depuis quelques jours en Tunisie, non loin du théâtre des opérations, tentent de se mettre dans les meilleures conditions possibles pour tenir tête et finir par "terrasser" une Espérance pour le moins confiante, à Sétif, les supporters croisent les doigts et n’en finissent pas de supputer. Un petit groupe constitué de trois jeunes fans, parmi les plus inconditionnels, attablé après le f’tour dans un café du quartier populaire de "Tandja", s’agrandit au fur et à mesure que la discussion s’anime autour des chances des hommes de Gianni Solinas. Les débats, quelquefois ingénus, parfois intéressants, souvent excessifs, sont toujours passionnés. Pour El Hadi, un frêle jeune homme d’une vingtaine d’années, l’Entente n’est jamais meilleure que lorsqu’elle est dos au mur. "Vous verrez que Hadj-Aïssa les aura à l’usure et leur plantera une banderille qui les fera plier en fin de match", dit-il avec assurance, suscitant moult acquiescements entendus. Ghaïth, un peu plus âgé, voulant se montrer plus pondéré, "la joue" réaliste : "N’oubliez pas que l’Espérance est une grande équipe, rompue aux compétitions internationales, et gardez surtout à l’esprit que nous n’avons pas encore réussi à battre sur 90 ! ". Prenant le court silence suscité par sa réflexion pour un assentiment, il ajoute qu’un "grand match de l’ESS, ponctué par une sortie avec les honneurs, serait une satisfaction, qu’il restera d’autres challenges" et tutti quanti. La réaction pour le moins véhémente du reste des commensaux l’oblige à se faire "tout petit". Kamel, Habib, Redha et les autres ne veulent entendre parler que de victoire et de qualification en demi-finale. Kamel, en particulier, le moins âgé du groupe (18 ans à peine), soutient mordicus qu’avec un Chaouchi des grands jours et un Feham en réussite, rien ne pourra résister à l’Entente. Conscient de la démesure de ses propos, il cherche désespérément des yeux l’approbation de ses compères qui finissent tout bonnement parà l’applaudir, entraînant tout le café dans leurs acclamations. A plusieurs centaines de kilomètres de là, à l’hôtel El Mouradi de Gammarth, loin du tumulte des supporters, Gianni Solinas et ses hommes s’attèlent à mettre au point leur "plan de bataille". Joint par l’APS, le coach, même s’il a semblé quelque peu contrarié par la suspension de Nabil Hemani et les blessures contractées par le gardien Faouzi Chaouchi et le milieu de terrain Hocine Metref, affiche une confiance qu’il aimerait bien voir déteindre sur ses protégés. "Dans des matches pareils, il est important, tout en montrant de l’humilité et du respect pour l’adversaire, d’avoir de la confiance en soi", dit-il. Face à l’Espérance, "nous sommes condamnés à l’emporter et nous n’y parviendrons que si les joueurs prennent conscience de leurs possibilités", ajoute Solinas avant d’assurer que l’équipe s’est "convenablement préparée et se trouve prête à relever le défi face aux Espérantistes sur leur terrain". Lazhar Hadj Aïssa, un des joueurs en forme du moment, se félicite quant à lui du fait que lui et ses co-équipiers aient pu se déplacer en Tunisie une semaine avant la confrontation de vendredi. "Nous nous sommes très bien préparés, que ce soit à Annaba ou ici-même, et sommes parfaitement conscients de la responsabilité qui pèse sur nos épaules, d’autant qu’il n’y a d’autre alternative que les 3 points". Le meneur de jeu sétifien assure que la rencontre face à l’Espérance, "même si elle sera difficile, ne (lui) fait pas peur"’, ni à lui ni aucun de ses camarades qui se "défonceront" pour aller en demi-finale.
Voilà qui devrait permettre - à défaut de les rassurer complètement- à El Hadi, Kamel, Ghaïth, Habib, Redha et les dizaines de milliers d’autres supporters, de se rassurer un peuà mais sans cesser de croiser les doigts. La rencontre, prévue vendredi à 20 h 30 au stade de Radès, initialement confiée à l’arbitre ghanéen Joseph Lamptey, sera dirigée, sur décision de la commission d’arbitrage de la CAF, par un trio sénégalais composé de Badara Diatta (arbitre central), Semba Malik et Mamadou Tiar.