Le Midi Libre - Midi Kabyle - Un barde iconoclaste
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Edition du 9 Septembre 2010



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AKLI D
Un barde iconoclaste
8 Septembre 2010

Iconoclaste, différent, singulier, la lettre « D » ajoutant un zeste de mystère à son personnage, déjà, « mystérieux » Akli D, Dehiles de son vrai nom, déroute par ses faux airs nonchalants d’un oisif consommant savamment sa paresse, ses allures de troubadours désintéressé ou de barde semant à tout vent sa récolte de poèmes empruntés à sa muse et chantés en sérénade à quelque amour impossible, n’eut été son immense talent de musicien, d’artiste hors normes, avec ce  grand A, estampille et label de qualité.
Artiste atypique donc, dont la musique est intrinsèque à sa vie, Akli D est après ou à côté de Idir avec sa France des couleurs ou Djamal Alam avec Salamo, indéniablement c’est l’artiste qui a représenté le plus la chanson kabyle à l’étranger. La recherche du neuf, du renouveau dans le style, sa démarche éclectique insatisfaite dans la recherche du beau, du différent ont conféré une élégance suave à la chanson kabyle sans pour autant la dénaturer ou la déteindre. Le brassage et la variance des sonorités ont assuré en plus du charme qui fait que les chansons d’Akli s’écoutent avec plaisir, se lit au pluriel et se conjugue dans l’universalité, ce goût exotique et curieux qui garantit une succulence constamment renouvelée.
Cheveux fournis, hirsutes et denses, les yeux bridés et rieurs, nez osé, jovial aux sourires constants, guitare en bandoulières et redingote à l’ancienne, Akli, par son air débraillée renseigne sur sa modestie et son rejet des raideurs conventionnelles qui sclérosent l’esprit. Il invite à des voyages initiatiques à travers les mémoires, l’histoire et les peuples avec comme viatique, le verbe d’antan, comme dirait Brel, la musique d’aujourd’hui ajouté au talent d’un insaisissable génie.
Natif de Draâ El-Mizan, flanc sud de la wilaya qui a vu naître les Slimane Azem, Farid Ali Mouh, Saïd Oublaid, il vécut et grandit dans un petit village entouré des siens, dans la disette certes, cependant dans la chaleur villageoise et une ambiance musicale… il sut prendre de ses aînés l’essentiel avant de rejoindre la France dès 1980, alors que son rêve était tout autre : devenir cinéaste. Comme il adorait le septième art - il fit des études dans le domaine, soit 4 ans de formation et finit même par enseigner le cinéma pendant une période-, le voila tombé sous le charme de la chanson qui l’accapara définitivement.

Par : N. B.

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