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Edition du 9 Septembre 2010



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VERS LA FIN DES GÂTEAUX FAITS MAISON
Tcharek, makroud, m’khabez, baklaoua... chez le patissier du coin
9 Septembre 2010

Les pâtissiers algérois, après avoir connu un afflux non stop pour l’achat des kalb elouz, ktaïef, besboussa et autres khobz el bey, terminent le mois de Ramadhan en apothéose -chiffre d’affaires s’entend-.

Les Algéroises, de plus en plus actives, éprouvent certaines difficultés à faire face aux obligations de leurs foyers, enfants et leurs responsabilités professionnelles. Après une dure journée de labeur elles n’ont pas le temps de se reposer puisque de retoure chez elles d’autres tâches encore plus épuisantes les attendent. Il faut s’occuper des enfants, du linge, préparer le dîner. La corvée de cuisine est particulièrement pénible en ce mois de Ramadhan où les petits plats sont mis dans les grands. Il y a aussi les gâteaux de l’Aïd à préparer, ce qui est loin d’être une sinécure pour ces mères de famille qui n’ont pas une minute pour elles.

Un créneau juteux investi par les pâtissiers
Les patissiers, flairant le bon filon, sont venus à la rescousse proposant des gâteaux traditionnels aux amandes, noix, arachides, pistaches et fleurant bon l’eau de fleurs d’oranger. Aussi bien travailleuses que certaines femmes au foyer sont ravies de cette solution qui leur épargne beaucoup de fatigue. Il faut préciser, toutefois, qu’il y a beaucoup de femmes qui en dépit de la fatigue, préfèrent confectionner leurs gâteaux elles-mêmes, cette étape faisant partie intégrante des traditions du Ramadhan et partant de l’Aïd. Mais ces dernières sont minoritaires par rapport à celles qui optent pour les gâteaux prêts à consommer. « Je n’ai même plus le temps de m’occuper convenablement de mes enfants alors de là à faire les gâteaux de l’Aïd ! », s’exclame une dame qui ne manquera pas d’évoquer avec nostalgie ses souvenirs d’enfance : « je me souviens de ma mère occupée à préparer les gâteaux de l’Aïd. Cette étape était sacrée pour elle. Elle n’aurait, en aucun cas, laissé cette tâche à quelqu’un d’autre. De nos jours malheureusement on n’a pas le temps nécessaire pour tout gérer ». Une autre dame, abordée chez un pâtissier au moment alors qu’elle s’apprêtait à passer commande pour les gâteaux de l’Aïd, tente de justifier cette démarche qui se adoptée avec un vague sentiment de culpabilité pour certaines femmes : « Je rentre déjà fatiguée à la maison. Le temps de préparer le f’tour’ et de faire la vaisselle je suis déjà tellement exténuée que je ne peut même plus tenir debout. Alors pour préparer les gâteaux c’est carrément impensable ». Elle ajoute : « Je n’ai même plus de patience pour aaller courir les boutiques et acheter les différents ingrédients pour la préparation des gâteaux. Je préfère payer un peu plus et les avoir sans me casser la tête ».

Gourmandise quand tu nous tient...
Les pâtissiers, quant à eux ,se frottent les mains, après avoir connu un afflux non stop sur les kalb ellouz, ktaief, besboussa et autres khobz el bey, ils terminent le mois de Ramadhan en apothéose -chiffre d’affaires s’entend-. Un des meilleurs pâtissiers sur la place d’Alger, qui a su préserver intacte la qualité de ses gâteaux en ne cédant pas au gain facile, a arrêté de prendre les commandes dès le 2 août et travaille depuis rideau fermé honorant uniquement les commandes de ses clients. Il nous explique son refus péremptoire de prendre d’autres commandes: « Mes patissiers travaillent déjà douze heures par jour je ne peux pas en plus exiger d’eux de travailler la nuit. Nous préférons arrêter de prendre les commandes. Tout est fait à la main chez moi, et ce n’est pas du tout évident de préparer quelque 3 mille tchareks ou encore 5 mille baklaouas. Mes ouvriers ne sont pas des esclaves, il faut qu’ils se reposent et il faut aussi qu’ils prennent le temps, après avoir terminer les commandes de clients, de préparer les gâteaux pour leurs familles». La position louable de ce pâtissier est néanmoins exceptionnelle puisque partout ailleurs place plutôt à la quantité qui se fait malheureusement trop souvent au détriment de la qualité.

Tcharek, m’chawek,
baklaoua, makrout...
Des quantités industrielles de gâteaux sont écoulées chaque jour à des personnes dont les réactions sont émoussées par le jeûne. Beaucoup de mauvaises surprises à l’arrivée, des gâteaux trop cuits ou pas assez, les prétendues farces aux fruits secs qu’il faut chercher au microscope, mais foin de tout cela, les pâtissier n’ont qu’un seul souci en tête leur tiroir-caisse. « J’ai des centaines de commandes de soixante pièces pour chaque genre et il y a même ceux qui commandent plus de soixante pièces. Généralement chaque famille opte pour trois ou quatre genres », nous avoue un boulanger avec un plaisir non dissimulé. En fait, ce nouveau phénomène fait le bonheur des deux parties, cela permet aux mères de familles de consacrer leur temps à d’autres tâches alors que les pâtissiers réalisent des chiffres d’affaires records. Bref les gâteaux de l’Aïd, en plus d’être bons font beaucoup d’heureux.
H. A.

Par : Hassiba Abdallah et Ahmed Bouaraba

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