Le mois sacré du Ramadhan a indéniablement changé le mode de vie de la population qui s’est adaptée à un nouveau rythme, puisque les veillées sont particulièrement privilégiées. Après le f’tour, comprenant l’incontournable chorba frik, l’hors-d’œuvre varié, les boureks farcis de viande hachée, thon et fromage, le plat du jour, les fruits de saison arrosés de sodas frais et d’eau minérale, les hommes s’empressent de déguster une tasse de café, de griller la première cigarette et investissent les rues qui connaissent une animation inhabituelle. Les cafés et cafétérias de la ville affichent complet et chacun s’installe autour des nombreuses tables de la place du 8-Mai 45, au centre-ville, pour siroter le thé à la menthe ou savourer des sorbets de glace. D’autres préfèrent s’adonner à de palpitantes parties de cartes et de dominos dans des locaux aménagés, notamment au cercle du jeu de boules.
Les maîtresses de maison effectuent la traditionnelle visite du soir, puis s’installent au salon autour d’une "meïda" garnie de zlabia, kalb ellouz, halwa turc, fruits, thé, café et autres boissons fraîches pour suivre à la télévision un riche programme grâce aux paraboles. Durant le Ramadhan, les familles excellent à se rendre visite et cette opportunité permet à la gente féminine de se défouler puisque les sujets de discussion sont variés, à savoir recettes de cuisine, préparation des achats de l’aid el-fitr, le coût de la vie, les enfants, les ragôts, etc. La maison de la culturel Abdelmadjid- Chaffai et le théâtre régional Triki- Mahmoud ont le mérite d’élaborer durant le mois sacré un riche programme qui a le mérite d’offrir chaque soir un spectacle varié. Dans ce contexte, des vedettes nationales, des groupes folkloriques, des chanteurs du terroir, des troupes de aïssaouas, fkairètes, des troupes musicales et théàtrales, des interprètes du rai, rap, haouzi et malouf sont programmés. Les familles et les jeunes prennent part à ces spectacles sachant que le prix des billets d’entrée sont abordables. Toutes les mosquées de la ville, richement pavoisées et éclairées, sont submergées de fidèles des deux sexes qui accomplissent la prière d’El Icha et des Tarawihs. Les gens veillent tard car ces soirées merveilleuses imprégnées de piété, de recueillement et de solidarité prendront fin les premiers jours de l’Aid el-fitr.