Ils sont très nombreux, depuis le début du mois de Ramadhan, ces préadolescents, plutôt des enfants tout juste âgés de 12 à 13 ans réoccupant les abords des autoroutes, les entrées des marchés et les trottoirs des quartiers de la capitale pour y proposer à la vente galettes, boureks, diouls, persil, coriandre, fruits, petits jouets et autres ballons de baudruche sous un soleil de plomb. Ces enfants, en dépit de leur jeune âge ont pour souci principal d’aider leurs familles, souvent végétant dans la précarité, ou encore pour subvenir à leurs besoins propres, la rentrés scolaire de rapprochant à grands pas. L’argent gagné est le bienvenu au sein des familles de ces jeunes pour boucler les fins de mois difficiles ou faire face aux dépenses de la fête de l’Aïd et de la rentrée scolaire. Conscients de cette situation beaucoup de passants s’arrêtent devant ces étals pour s’y approvisionner, même s’il n’ont pas vraiment besoin des produits achetés, attirés surtout par le regard intense de ces commerçants en herbe, un regard où l’enfance a cédé place à des soucis beaucoup trop lourds pour leurs fragiles épaules.