"Le Fils du pauvre" demeure, malgré quelques rides gravées par les années, l’un des livres les plus attachants et les plus vrais de la littérature maghrébine. L’œuvre de Mouloud Feraoun a toujours eu ses détracteurs, mais aussi des défenseurs convaincus.
«Que représente Mouloud Feraoun pour un lecteur maghrébin d’aujourd’hui ? Il est intéressant de tester le cheminement de l’œuvre d’un écrivain qui a joué un rôle primordial en ces années 50 où il a grandement contribué à faire connaître au monde les dures conditions de vie de ses compatriotes. Mouloud Feraoun était, jusqu’à il y a une vingtaine d’années, l’écrivain le plus fréquenté par les écoliers d’Algérie - et peut-être de tout le Maghreb. "Le Fils du pauvre" demeure, malgré quelques rides gravées par les années, l’un des livres les plus attachants et les plus vrais de la littérature maghrébine. L’œuvre de Mouloud Feraoun a toujours eu ses détracteurs, mais aussi des défenseurs convaincus. "Même des écrivains beaucoup plus ‘violents’ que l’auteur des Chemins qui montent, tels le Marocain Driss Chraïbi, se sont manifestés à l’occasion pour souligner la valeur de l’œuvre et la probité de l’auteur», avait écrit le défunt journaliste Tahar Djaout à propos de Mouloud Feraoun dans son article paru dans la revue Tiddukla n°14, été 1992.
Un nouveau livre autour de «Fouroulou» s’est ajouté à la grande bibliographie qui lui est consacré depuis la parution de son premier livre «Le fils du pauvre».
Ce livre intitulé «Mouloud Feraoun-Maurice Monnoyer. Histoire d’une amitié» est le fait de Mehenni Akbal. Il est paru chez les éditions El-Amel. L’auteur a déjà publié des études sur Mouloud Feraoun, Les idées médiologiques paru en 2001, L’éthique du journalisme paru en 2007, puis, pour cette année, un autre livre consacré à un autre écrivain «Mohamed Dib, conférencier. Maurice Monnoyer témoigne». Mehenni Akbal, qui est maître de conférence, revient, donc, avec un autre ouvrage qu’il consacre cette fois-ci à l’un des meilleurs écrivains qui ont marqué les années 50 mais qui a également marqué plusieurs générations d’écoliers. Ce livre de 95 pages peut intéresser les étudiants en littérature, particulièrement les étudiants en post-graduation qui font des recherches sur l’œuvre de cet écrivain.
Avec ce nouvel ouvrage, Mehenni Akbal raconte avec beaucoup de méthodologie les liens si fraternels et amicaux entre Feraoun et Monnoyer.
Pourquoi écrire sur cette amitié, l’auteur l’explique dès les premières lignes de la présentation de son livre : «C’est dans son Journalisme en Algérie ou l’histoire d’une utopie, édité en 2001 chez l’Harmattan, avec une préface du Professeur Guy Dugas, que j’ai connu Maurice Monnoyer.»
Après cette surprenante découverte, Mehenni Akbal se rapproche de l’ancien journalise de «L’effort algérien», dont il avouera à travers une interview réalisé par l’auteur le 18 mars 2009. «Mouloud était pour moi plus qu’un ami, un frère. Nos idées se rejoignent. J’appréciais son humanité, son amour pour sa patrie, sa gentillesse, son souci de m’aider, son amour de la culture française et son talent qui allait s’épanouir. Sa mort, je l’ai écrit, a été pour moi déchirante.»
Avec ce nouveau livre, nous remarquons un effort de recherche d’autant plus que l’objectif de l’auteur est d’apporter un plus dans le monde des étudiants car il espère ramener «un apport documentaire pour les chercheurs et universitaires, voire pour le grand public, est née de cette rencontre. Dans ce volume, on l’aura compris, se trouvent réunis avec l’aimable autorisation de Maurice Monnoyer, des textes peu connus et inédits sur et de Mouloud Feraoun».