La mobilisation d’un nombre important de policiers pour la régulation du trafic routier, les bouchons sont interminables au centre-ville mais aussi dans les quatre coins de Tizi-Ouzou. Ce décor illustre, si besoin est, à quel point les soirées ramadhanesques sont animées dans la ville de Tizi-Ouzou.
Il est 22 h lorsque nous arrivâmes au centre-ville de Tizi-Ouzou après avoir traversé trente kilomètres. En cette énième soirée ramadhanèsque, la ville des Genêts est pleine à craquer. A l’entrée Est de la cité, il faut patienter longuement avant de pouvoir dépasser le premier rond-point tant la circulation automobile n’est pas du tout fluide. Malgré la mobilisation d’un nombre important de policiers pour la régulation du trafic routier, les bouchons sont interminables au centre-ville, mais aussi aux quatre coins de Tizi-Ouzou. Ce décor illustre, si besoin est, à quel point les soirées ramadhanesques sont animées dans la ville de Tizi-Ouzou. En dehors du mois de Ramadhan, à 22 h, on ne risque pas de rencontrer plus de 10 personnes maximum. Mais le mois de carême vient bouleverser toutes les habitudes routinières et laisser place à une ambiance des grands jours. Il est très agréable de se promener dans un tel climat sous la fraîcheur et les lampadaires. Pendant le mois sacré, même les habitudes et autres tabous sont brisés. Ainsi, en temps normal, il est quasi impossible de voir des femmes attablées à des terrasses de cafés maures. Mais lors de notre tournée dans la soirée d’avant-hier, nous avons été agréablement surpris de découvrir que les familles n’hésitaient pas à prendre d’assaut certaines terrasses de cafés, comme c’est le cas d’une cafétéria près de la Maison de l’artisanat qui a installé, elle, une trentaine de tables à même le trottoir. Il n’est pas aussi de coutume d’observer des jeunes filles circuler en groupes ou en solo à une heure aussi tardive. Mais en ce mois de Ramadhan, on assiste à tous les scénarios possibles. Qu’il s’agisse de jeunes filles habillées à l’européenne ou de femmes voilées, la rue ne fait pas peur aux femmes pendant le Ramadhan. Tout le monde se côtoie dans une parfaite harmonie. Ce qui est vraiment exceptionnel et non moins réjouissant méritant d’être souligné, c’est le climat de quiétude qui règne en ville. En effet, les citoyennes et les citoyens se muent en toute sécurité et aucune crainte ne vient perturber ces soirées. C’est vrai que les services de sécurité veillent au grain partout en ville, mais il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas si longtemps, les voleurs à la tire faisaient la pluie et le beau temps dans la ville des Genêts. Cette amélioration est à capitaliser et il faudrait que le citoyen la retrouve pendant le reste de l’année.
Par ailleurs, un point noir doit être déploré. Si l’ensemble de la ville et de la Nouvelle-Ville est couvert en matière d’éclairage public, en revanche, la rue Lamali en est dépourvue. Il s’agit pourtant de l’une des rues les plus importantes de Tizi-Ouzou. C’est celle qui relie le centre-ville au stade du Premier- Novembre, au centre hospitalo-universitaire Nedir-Mohamed ainsi qu’à la Nouvelle-Ville. Malgré cette faille, cette route est quand même fréquentée autant que les autres.
A la Nouvelle-Ville, l’ambiance des soirées de Ramadhan est également agréable. On en veut pour preuve qu’à 23 h passées, tous les quartiers étaient encore animés avec un surcroit de ferveur aux alentours du parc d’attraction «Tamghra» qui connaît un afflux record pendant le mois de carême en dépit de la cherté des billets d’accès : 200 DA.
Du côté de la maison de la culture Mouloud-Mammeri, les spectacles se suivent et ne se ressemblent pas. Chaque soir, dès 21h30, le public converge vers la grande salle pour assister à des galas qui sont animés quotidiennement par trois artistes. A Tizi-Ouzou, plusieurs spectacles sont programmés pour les prochains jours avec des artistes célèbres comme Nouara, Lounès Kheloui, Akli Yahiatène, Hacène Ahrès, Fahem Moh Saïd, Mohamed Allaoua et Cheb Khaled.