Ce qui peut sûrement décourager n’importe quel artiste algérien, c’est bien qu’il soit totalement ignoré par l’établissement qui l’a invité pour animer une soirée... Cela était exactement le cas à l’Établissement Arts et Culture ce dimanche dernier, où une vedette de la chanson kabyle, comme Brahim Tayeb, accompagné de sa troupe, venus tous d’en dehors de la capitale, n’ont trouvé aucun responsable de l’établissement à leur accueil, encore plus «au lieu de réfléchir à ce qu’on va présenter à notre public, nous pensons à notre F’tour, notre hébergement dans l’absence totale des responsables et même de l’organisateur», nous dira Brahim Tayeb, déçu par l’organisation. Depuis la porte d’entrée la mal organisation pour ne pas dire l’anarchie totale régnait puisque même Saliha, l’artiste qui devait elle aussi se produire sur scène «était appelée à payer son billet d’entrée comme tout le monde». Les artistes étaient obligés de se prendre en charge puisqu’ils étaient tout simplement livrés à eux-mêmes et délaissés par des organisateurs que personne n’a pu voir même après la fin du spectacle. Comment veut-on promouvoir l’art et la culture dans un pays où le public est mal informé, mais seulement «quand il s’agit de l’artiste algérien, parce que si c’était un étranger on l’aurait reçu comme un roi à l’aéroport et on aurait envoyé toute une délégation d’accueil présidée par les hautes autorités », ajoute Dda Yebrahim. Ce qui a fait chanter Brahim Tayeb dans ces conditions médiocres, ce n’est sûrement que le grand respect qu’il porte à son public mais aussi à sa personne et à son art. Le comble est bien que les artistes ont trouvé tout le mal à présenter leur spectacle, vu la médiocre sonorisation gérée par des agents de sécurité et des amateurs. Brahim Tayeb qui n’épargne aucun effort pour combler de joie son public et le satisfaire au maximum a dû après avoir épuisé sa patience et son sang- froid, arrêter de chanter à cause de la nuisance sonore qui a assourdi la troupe comme le public en souhaitant « pouvoir assister au jour où la chanson sera un plaisir et non pas une corvée».
Par : C. K.