Chorfa n’Bahloul est un village qui fait corps avec la grande tribu des Aït Ghobri, l’une des principales dynasties de la grande Kabylie.
Son histoire fascinante vient de cette vie spirituelle qui l’a toujours enveloppé. Ses saints protecteurs, Sidi Bahloul et Sidi M’hamed ben Bahloul, sont des soufis marabouts, imrabden, qui ont vécu aux XVe et XVIe siècles, soit durant la même période que Sidi Yahia El Aïdli de Tamoqra dans la région d’Akbou et la sainte Yemma Gouraya de Bejaïa.Chorfa N’Bahloul est situé au sud-est de la commune d’Azazga dans le Haut-Sébaou. Il regroupe près de 15 mille habitants répartis sur les quatre hameaux qui lui sont rattachés : Fliki, Tinkicht, Boubroun et Ouarkik.Chorfa est gérée par une assemblée formée par les délégués des familles «Idherman» des Ath Malek, Ath Cherif, Ath Sadek, Ath Moussa et Ath Abderahmane. Ce groupe forme les Teman ou l’autorité suprême, présidée par l’imam du village. Comme il existe, également, une autorité financière (Loukil n taddart) qui gère avec un conseil les différents projets du village. Le village a gardé les traditions ancestrales kabyles telles la Djemaa et la timamart et les us et coutumes qui lui sont rattachés comme lwizia, signe intrinsèque à tous les villages bérbéres. A chaque naissance dans le village, les parents du nouveau-né offrent des oboles au mausolée. Un signe de gratitude envers Dieu et envers le saint protecteur qui les préserve de sa baraka. Preuve d’une vie cultuelle omniprésente dans ce village maraboutique où l’on trouve outre le mausolée du marabout et démiurge, Sidi M’hamed ben Bahloul (ou Ahmed fils de Bahloul wassam El Ghobrini), une zaouïa très visitée durant les fêtes religieuses tels l’Achoura le Mouloud et l’Aïd. On les retrouve avec les zaouïas de Hendou, Tifrit n’Aït oumalek, Tifrit n’Aït el Hadj, Wedris et Koukou. Chorfa n Bahloul a joué également un grand rôle dans l’histoire de la Grande Kabylie de par les liens de sa zaouïa avec celle de Sidi Ali Ou Taleb de Koukou aux XIVe, XVIe et XVIIe siècles et avec la Rahmania au XVIIIe et XIXe siècles (liens avec Chorfa de Boudjellil, avec Ibahlal près de Tazmalt, Ahnif et d’autres Chorfas de Kabylie et du Maghreb). Les grands amis de Chorfa n’Bahloul sont entre autres l’illustre Cheikh Mohand Ou Lhocine des Aït Yahia et son maître le cheïkh Mohand Ouali de Taka ainsi qu’il est rapporté par Mouloud Mammeri dans son ouvrage Inayas Echeïkh Mohand.Chorfa a vu aussi la naissance d’illustres personnages comme les cheikhs : Sidi Hend Oussadek, Si El Hadj Saïd n Aït Chérif, Cheikh Arezki Acherfaoui, Kadi Bachir et des Moudjahids