Démentant le tapage médiatique orchestré ces dernières semaines par les pouvoirs publics, la viande indienne, qui a fait couler tant d’encre et de salive, est introuvable en ce début du mois sacré du Ramadhan au niveau des boucheries et des étals de la wilaya de Guelma.

De nombreux pères de famille aux revenus modestes étaient séduits par les tarifs annoncés par les responsables des secteurs du commerce et de l’agriculture, à savoir de 410 à 550 dinars le kilogramme de cette viande importée d’Inde.
Cependant, les boucheries continuent à écouler de la viande fraîche locale et de la viande rouge congelée d’Europe, du Brésil et d’Argentine taxée à 540 dinars le kg. Nous nous sommes rapprochés d’un grossiste-distributeur de viandes importées qui nous a affirmé que les tarifs proposés par les importateurs de viande indienne ne sont nullement attractifs puisque la marge bénéficiaire proposée serait de l’ordre de 15 dinars le kg. D’autre part, ce produit semble boudé par la ménagère qui appréhende sa qualité et sa couleur rose. Cette indisponibilité de cette viande a aiguisé l’appétit des bouchers qui n’ont pas hésité à majorer les prix de plusieurs dizaines de dinars au grand dam des gens aux revenus modestes qui achètent de la viande de brebis moins chère, mais moins tendre et guère succulente.
Le poulet a pris des ailes car il est proposé à 320 dinars le kg, sachant qu’en juillet, il était possible d’acquérir un poulet de 2 kg pour la somme de 400 dinars. Les viandes blanches congelées voilà des mois par l’ONAB pour casser les prix n’ont pas encore atterri à Guelma pour des raisons inexpliquées et ce, en dépit des déclarations fracassantes des responsables. D’aucuns ne cachent pas leur scepticisme face à cette situation récurrente et ils préfèrent acheter des abats et des morceaux de viandes blanches et rouges de seconde qualité pour agrémenter l’incontournable chorba. Actuellement, la viande ovine est commercialisée à 760 dinars le kg, la viande bovine sans os à 880 dinars, l’escalope de dinde à 780 dinars, la fressure à 1.200 DA et le filet à 1.300 dinars. Le Ramadhan 2010 s’annonce difficile pour les bourses modestes.