Plusieurs sites archéologiques, dont une grande partie datent de l’époque romaine, dans la wilaya de Boumerdès sont à l’abandon. En plus de facteurs naturels, qui ont contribué à la disparition de quelques sites et patrimoines historiques, le facteur humain n’est pas négligeable. L’incivisme et l’absence d’une certaine culture archéologique, chez quelques citoyens, ont fait que plusieurs vestiges en ont pâti. De même que les responsables concernés, n’ont pas établi une politique de préservation de ces sites, qui renferment des mémoires millénaires. Le vieil adage ne dit-il pas « L’histoire est la mémoire d’un peuple ». Partant de ce principe, les responsables de secteur culturel, semblent ne pas avoir l’intérêt de préserver et ce, pour les générations futures, la mémoire historique. La Casbah de Dellys, qui tend à disparaître si l’opération de réfection n’aboutit pas, est l’exemple illustratif de l’ignorance à tous les niveaux de l’importance d’un quelconque patrimoine historique. D’ailleurs, une association a été créée à Dellys, afin de préserver ce site. Elle a même interpellé les responsables concernés sur la nécessité d’une restauration adéquate répondant aux normes spécifiques qui respectent l’architecture de la Casbah.
Outre cela, des vestiges datant de l’époque ottomane sont encore à l’abandon et ce, depuis le séisme de 2003 où plusieurs sites ont été touchés. Le mausolée du Bey Ahmed Ben Ali, dit Eddebah, qui date du 16ème siècle, se trouve abandonné. Bien que situé aux abords de la RN 05 à hauteur de Tidjelabine, ce site reste méconnu de la population locale. Ce mausolée est envahi par les herbes et ses mûrs sont effondrés. Le palais de Hassan Ben Ali Atourki, dans la commune de Corso, risque de subir le même sort que celui de Tidjelabine, si les responsables de la culture ne s’y impliquent pas pour le préserver. La catastrophe naturelle de 2003 a causé d’énormes dégâts à ce dernier. Dans la commune des Issers, des vestiges romains sont abandonnés sans que personne ne prête attention afin de préserver, un tant soit peu, la mémoire collective. Selon des habitants, il existe des fontaines et des sources datant de l’époque romaine. Comme celle de Chabet El Ameur, où les villageois continuent, à ce jour, de s’approvisionner en eau potable depuis une fontaine réalisée par les romaines. Selon un septuagénaire, ladite fontaine avait été érigée pour les cavaliers qui surveillaient le fort de la reine, situé à quelques encablures de ladite fontaine. La présence romaine dans cette région était importante à tel point qu’un camp de l’armée avait été construit pour la surveillance d’un périmètre pouvant atteindre des dizaines de kilomètres.
Les recherches de la Direction de la culture ont permis la découverte de plusieurs pièces de monnaie romaine à Legata. Par ailleurs, un jeune homme de Dellys, qui s’intéresse depuis des années aux vestiges romains nous dira qu’il a trouvé des pièces et des objets datant de l’époque romaine, au niveau de la plage de Dellys. Enfin, hormis quelques citoyens, avertis, qui s’intéressent à la chose historique, plusieurs sites sont ignorés et agressés. de ce fait, il est temps et nécessaire d’élaborer une politique de préservation des sites ainsi l’intensification et la multiplication des recherches afin de trouver davantage de vestiges qui devraient servir à la compréhension de l’histoire de l’Algérie.
Par : T.O.