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Edition du 4 Août 2010



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Iguerbouchene
Une vie nommée musique
4 Août 2010

Mohamed Iguerbouchene, ce génie de la musique universelle, ce dompteur de notes a su moderniser la musique kabyle tout en gardant son âme, sa personnalité et son originalité. Il a également jeté les encres de la connaissance musicale en Algérie après un parcours dans les sommités du monde musical de son temps. Mohamed Iguerbouchene est né le 13 novembre 1907 à Ait Ouchene, commune d’Aghrib région d’Azeffoun en Kabylie. Ses parents, Saïd Ben Akli et Oucik Fatma, étaient loin de se douter qu’ils venaient d’enfanter un génie de la musique!
A l’âge de six ans, élève du fameux instituteur Janin à l’école d’Aghrib, studieux et assidu, le petit pâtre qui faisait déjà sortir de sa flûte en bois de bels air du terroir, prenait les études à cœur. En plus de l’enseignement de la langue française et l’éducation, Janin conférait à ses élèves des notions de musique. D’ailleurs, ce fameux instituteur a constitué avec quelques-uns de ses élèves un petit orchestre qui s’est produit à Paris dans le cadre d’un défilé officiel. Les cours de Janin se sont interrompus très tôt pour Mohamed Iguerbouchene, car sa famille, a dû quitter Ait-Ouchen pour s’installer à Alger, à la Casbah. La famille Iguerbouchene s’est tout de suite liée d’amitié avec le comte anglais, Fraser Roth qui tenait un commerce mitoyen à sa demeure.
Le petit Mohamed rejoignit alors l’école de Sidi-Mhammed de la Casbah. Ce changement d’école ne l’a nullement perturbé et il a continué à briller dans les études et à perpétuer son amour pour la musique intrinsèque pour lui. Vite habitué à la vie citadine, il se rendait souvent au square Bresson, à Alger, où il assistait aux concerts qui se donnaient trois fois par semaine. En plus de la flûte, Iguerbouchene a appris vite à jouer du piano et le solfège. Sa surprenante mémoire lui permettait de rejouer des airs qu’il n’a entendus qu’une ou deux fois. En 1919, alors âgé de 12 ans, Mohamed Iguerbouchene ira parfaire ses études en Angleterre en compagnie du riche comte Roth, qui subjugué par l’extraordinaire mémoire musicale de cet enfant proposera à son père de l y emmener. Il l’inscrit alors au Norton Collège, ensuite à l’Academy Royal of Music de Londres où il est disciple du célèbre professeur Levingston. En 1924, il est entré au Conservatoire supérieur de Vienne où il a suivi les cours du rénovateur de la musique classique autrichienne, Alfred Grünfeld.
En 1925, alors qu’il n’avait que 18 ans, le jeune Mohamed Iguerbouchene donne un concert à Bregenz, sur le lac de Constance, où il exécute ses œuvres parmi lesquelles deux rapsodies mauresques sur des thèmes purement algériens. Puis il composa des musiques de films de 1930 à 1934, Mohamed Iguerbouchene se consacra à la composition d’œuvres symphoniques d’inspiration algérienne, comme Kabylia Rapsodie n°9 et Arabic rapsodie n°7. Suite à quoi, il obtient le premier prix de composition et le premier prix d’instrumentation et du piano.
Outre les deux rapsodies que nous avons citées ci-dessus, Iguerbouchene a écrit plus de 160 autres rapsodies toutes d’inspirations de l’héritage algérien.
Passionné de culture universelle, cet esprit cosmopolite qu’était Iguerbouchene s’exprimait couramment dans 18 langues dont le russe et le japonais. Il a même suivi des cours en tamasheq, tachaouit et tachelhit à l’école normale des langues orientales de Paris. En Allemagne et en Italie il étudia les langues, le Latin, la philosophie, etc. Iguerbouchene a collaboré avec plusieurs artistes algériens et nord-africains qu’il a aidés à se lancer, à l’image de Mohamed El Kamel, Rachid Ksentini, Ahmed Agoumi, Farid Sifaoui, Soraya Naguib … Iguerbouchene que les œuvres et le génie garderont à jamais vivant dans la mémoire universelle s’est éteint à l’âge de 59 ans après une longue maladie dans l’anonymat total.
N.B


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