À Alger-Centre, les boutiques commencent à baisser leurs rideaux à partir de 18 h. La ville devient sans vie tout d’un coup. Comme tout autre lieu important des villes du monde, la localité d’Alger-Centre, devrait avoir une vie nocturne. En effet, elle est censée être prête à bien accueillir, ne serait-ce que ses hôtes et visiteurs étrangers, entre autres. Pourtant, toutes les belles vitrines qu’un citoyen aimerait admirer après une longue journée de travail ont déjç baissé rideau. De ce fait, pour la majorité des travailleurs, l’heure du déjeuner est l’unique moment où il peuvent faire leurs courses.
Un des commerçants d’Alger-Centre a tenu à défendre sa position. « On travaille tous les jours sans avoir de vraie pause de déjeuner. Après une longue journée de travail, on est pressé d’aller chez soi pour se reposer. Je ne peux pas ouvrir la boutique à 9 h du matin pour travailler jusqu’à minuit chaque jour. A ce rythme, personne ne pourra tenir plus d’une semaine. C’est une mission impossible », a-t-il dit. L’avis du citoyen lambda est, par contre, totalement contradictoire. Mouna, une jeune femme d’une trentaine d’années, habitant à Dar El-Beïda et qui travaille à Alger-Centre, nous donne une idée sur son quotidien : « Le matin je me lève très tôt avec mon mari pour aller travailler. Et dès que c’est l’heure de pause, je me précipite pour acheter quelque chose à manger et faire mes courses à la fois. A part cela, je ne pourrai pas avoir un autre moment pour le faire. Les week-ends, je ne peux que les consacrer aux tâches ménagères ». Une autre employée nous a dira : «J’aurai bien aimé sortir durant la soirée avec ma petite famille en ville. Ça sera bien de s’attabler et de pouvoir y diner en terrasse, prendre des glaces, faire du shopping ou voir un film au cinéma. Ça nous aidera à fuir le quotidien et son stress et éviter la chaleur de la journée en même temps ». Notre interlocutrice nous précise : « Moi personnellement ça m’arrangera le soir. La journée je suis au boulot et je ne pourrai jamais me permettre de descendre en ville. Par contre, la nuit c’est possible ». Alger-Centre, qui devrait être l’endroit le plus vivant, se met ainsi en veilleuse dès la tombée de la nuit pour ne laisser place qu’aux bars, qui eux restent ouverts jusqu’au petit matin.