Mami ne laisse pas indifférent, des magazines people ont crédité la star du raï d’une nouvelle vocation : celle de l’écrivain qui écrit ses mémoires derrière les barreaux, une image peut être d’Epinal qui le hisse dans la peau de la victime expiatoire de la persécution.
La polémique au sujet d’une sortie de prison anticipée de Mami a enflé ces jours-ci. On parle avec insistance de sa libération qu’une disposition de la loi française va rendre possible. Mais il faut le dire, l’éventualité de la libération du chanteur algérien a ameuté ses fans qui, ici en Algérie, n’ont pas hésité parfois d’une manière ostentatoire, à porter sur les fonts baptismaux ses morceaux de musique qu’on aura le loisir d’écouter plus que d’habitude et partout. Mais Mami ne laisse pas indifférent, des magazines people ont crédité la star du raï d’une nouvelle vocation : celle de l’écrivain qui écrit ses mémoires derrières les barreaux, une image peut être d’Epinal qui le hisse dans la peau de la victime expiatoire de la persécution.
De toutes les façons, certaines publications en Algérie et en France parlent de l’acceptation par la justice française d’une demande qu’aurait introduite la défense de l’artiste en vue de faire bénéficier son client d’une liberté conditionnelle en échange d’une prise en charge de la fille. Maître Khaled Lasbeur s’appuyant sur un article de la loi française pense qu’il pourrait obtenir une réduction de peine de cinq ans à une année de prison ferme puisque, selon lui, l’enfant est âgé de moins de dix ans. Sans aller à reconnaître l’enfant comme étant sa fille, Mami s’est dit disposé à la prendre en charge pour ne pas s’aliéner le bénéfice des dispositions de la loi française.
Mami a été condamné en date du 3 juillet 2009 par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis), à cinq ans de prison ferme pour tentative d’avortement forcé sur son ex-compagne Isabelle Simone. De son vrai nom Mohamed Khelifati, cheb Mami est né en 1966 à Saïda dans l’ouest algérien. Il était arrivé en France en 1985 pour acheter des instruments de musique, pour y glaner l’argent nécessaire, il chanta dans les cabarets orientaux. Lui-même il fut étonné de la popularité qui le précédait à Barbès, dans le quartier « maghrébin » de Paris. Ses cassettes déjà se vendaient sous le manteau.
En tant qu’auteur et compositeur, il modère le langage fruste et cisèle des airs fusionnés tout en s’abstenant de les édulcorer avec les sons de boîtes à rythmes. Mami continue la tradition de modernisation du raï entamée par les artistes oranais du milieu du siècle passé tels Ahmed Wahby, Blaoui El Houari, et Messaoud Bellemou. Remarqué par Micher Lévy, celui-ci devient son manager et lui fait enregistrer son premier album qui sera le premier opus de raï produit en France pour le compte de la maison de disques Blue Silver.
"Douni El Bladi" (Emmenez-moi au pays) et "Ouach Tsalini"(Je ne te dois rien) sont quelques uns de ses premiers titres qui sortent sous le label de Levy. Mami finalement renonce à revenir en Algérie et finit par s’installer en France où il parvient à conquérir une à une les places fortes de la variété et du show-biz. La question qui mérite d’être posée est celle de savoir si Mami saura maintenir le cap après sa sortie de prison.