Les clients deviennent de plus en plus exigeants et veulent en avoir pour leur argent. La concurrence devient d’ailleurs de plus en plus rude avec l’ouverture d’enseignes prestigieuses internationales lesquelles mettent en œuvre tous les moyens pour s’installet en force dans un marché où le client commence à découvrir qu’il peut être réellement "roi".
Le citoyen est forcé de payer bien plus cher un article acheté auprès des boutiques chics bordant la rue Didouche-Mourad. L’article ou le produit acheté sont censés refléter le statut "résidentiel" de cette artère. Mais aujourd’hui la rue Didouche-Mourad, autrefois prestigieuse, n’a plus rien à voir avec ce statut galvaudé de principale artère d’Alger-Centre. Bordée d’immeubles crasseux, des trottoirs jonchés de détritus, des égouts débordants, des enseignes ternies par le temps... telle est l’image offerte par cette rue. Ni les autorités communales ni les riverains, encore moins les commerçants ne font le moindre effort pour mettre un terme à cette dégradation pernicieuse et sauver de la clochardisation cette rue.
Pourtant, les commerçants ne font aucune concession en matière de prix et tiennent mordicus à l’importante marge bénéficiaire réalisée sur la moindre vente. «Auparavant, c’était un véritable bonheur pour nous de nous balader sur des trottoirs parfaitement propres. La rue avait encore un cachet indéniable de même que les boutiques qui y avaient pignon sur rue. Malheureusement de nos jours ce n’est plus le cas, la rue "Michelet" n’est plus ce qu’elle était, les personnes de ma génération, qui ont connu cette rue dans sa splendeur passée, sont attristées et choquées par le sort qui lui est fait», nous déclare une quinquagénaire. En réponse à nos questions, elle nous dira nostalgique : «Il y a quelques années encore, cette rue était bordée de belles terrasses, de salles de cinéma luxueuses sans parler des boutiques qui ne donnaient pas dans le clinquant et le tape-à-l’œil, bien au contraire elles proposaient des articles élégants, sobres et chics… Bon... il est vrai que beaucoup d’activités ont changé et c’est d’ailleurs tout à fait légitime et nous le comprenons, mais pourquoi faire fi de l’hygiène et ne penser qu’au gain.
On paye suffisamment cher le "droit" d’acheter auprès de ces boutiques, donc en contrepartie on aimerait bien bénéficier des avantages qui devraient suivre ces prix onéreux». Un jeune, abordé au niveau de cette artère très passante, nous dira quant à lui : «Les boutiques de Didouche-Mourad n’ont rien de particulier, hormis les prix pratiqués. Tout est sale aux alentours, et de plus on retrouve les mêmes articles ailleurs et pour bien moins cher. Je préfère donc faire mon shopping ailleurs, cela me permet de faire des économies». De leur côté, les commerçants interrogés par nos soins ne semblent nullement partager ces avis et semblent satisfaits de leur situation.
L’un d’eux nous dira clairement : «Je ne pense pas que les clients se plaignent ou même qu’ils fassent seulement attention à nos enseignes. De toutes les manières, personnellement je n’ai pas à m’en faire à ce propos ma vitrine et ma boutique sont parfaitement propres. Je suppose que c’est le cas pour les autres boutiques. Encore une fois je suis sûr que personne ne prête attention aux enseignes».
Pourtant notre interlocuteur se trompe lourdement et les clients deviennent de plus en plus exigeants, n’en déplaise à ces "marchands". Et dans les années qui viennent la concurrence sera de plus en plus rude, particulièrement avec l’ouverture d’enseignes prestigieuses internationales qui font tout pour accaparer un marché où le client ne veut plus être considéré comme le dindon d’une farce qui n’a que trop durée, de l’avis de tous.