Depuis de nombreuses années, les familles recourent aux prêts sur gages opérés par la BDL domiciliée dans le quartier résidentiel de Beauséjour à Annaba. Cette agence bancaire est solicitée sans répit par les populations des wilayas de Annaba, Guelma, El Tarf, Souk Ahras et Tébessa qui n’hésitent pas à effectuer des déplacements contraignants.
La récession économique qui a frappé de plein fouet notre pays a engendré la fermeture définitive de milliers d’usines et unités de production engendrant un chômage galopant, une paupérisation aggravée, une recrudescence des fléaux sociaux et une baisse conséquente du pouvoir d’achat.
Depuis de nombreuses années, les familles recourent aux prêts sur gages opérés par la BDL domiciliée dans le quartier résidentiel de Beauséjour à Annaba. Cette agence bancaire est solicitée sans répit par les populations des wilayas de Annaba, Guelma, El Tarf, Souk Ahras et Tébessa qui n’hésitent pas à effectuer des déplacements contraignants.
Chaque matin, de très bonne heure, les candidats des deux sexes se soumettent stoiquement à la constitution respective de deux chaines et sont destinataires d’un ticket numéroté qui leur permettra l’accès dans les lieux de céans. Dans un passé récent, les gens déposaient leurs bijoux en or, essentiellement des bracelets, colliers, bagues, boucles d’oreilles, présentaient leurs pièces d’identité et obtenaient un prêt à concurrence de 250 dinars par gramme et conditionné par l’ application des intérêts avoisinant les 10 %. A l’issue de l’opération qui consiste à vérifier l’authenticité du bijou, sa pesée, sa description, son étiquetage, les préposés de cet organisme déterminent le montant du prêt qui sera remis par le caissier au bénéficiaire qui réceptionne un reçu de dépôt . Ce document sera présenté, plus tard, lors du remboursement du prêt et des intérêts en vue de la récupération de l’objet gagé.
Cependant, suite à une dernière décision prise à haut niveau, cette agence BDL ne prend désormais en gage que les bijoux en or poinçonnés par les services compétents. En contre-partie, elle consent des prêts à raison de 500 dinars le gramme. Cette mesure a jeté émoi et consternation au sein des habitués, détenteurs en majorité de produits non poinçonnés, donc non négociables pour un éventuel prêt.
A la faveur de notre présence sur les lieux, il nous a été loisible d’ aborder quelques clients qui ont bien voulu répondre à nos questions. Une sexagénaire, vêtue d’un hidjab, nous confie : «Je suis originaire d’une localité de la wilaya de Souk-Ahras. Mon époux, un modeste retraité, doit subir une intervention chirurgicale dans une clinique privée qui exige quatre millions de centimes pour l’ ablation de la prostate. Le dépôt de mes bijoux personnels m’a permis un prêt de 45 mille dinars».
Une jeune dame, élégamment habillée à l’ occidentale, nous affirme : « Je dois célébrer la circoncision de mon fils et j’ ai obtenu un prêt de 25 mille dinars contre gage d’un bracelet, pour subvenir aux frais de la cérémonie». Nous apprenons d’autres versions à savoir dépenses conséquentes à la rentrée scolaire, au mois du Ramadhan, à l’Aid El Fitr , Aid El Adha, achat d’appareils électroménagers, arriérés de loyers auprès de l’ OPGI, etc.
De toute évidence, l’ engouement s’est sensiblement atténué aux abords de cette agence bancaire, amie fidèle et dépanneuse incontournable des gens modestes en quête d’une bouffée d’oxygène .