L’élève de Bachir Belounis, qui était encore inconnu hier, est aujourd’hui un artiste maniant le pinceau et mettant en valeur les composantes de l’environnement qui l’entoure. Créateur et aussi admirateur de l’abstrait, Abdelouahab Laouami aime aussi vivre et développer son art dans l’anonymat. Des expositions, il en a fait quatre, et espère ces temps-ci en tenir une cinquième à Alger avec l’aide de quelques amis du centre du pays qui savent apprécier ses gouaches et ses esquisses au crayon au moyen d’une panoplie de techniques propres à l’artiste. L’opportunité s’offre donc à Laouami de s’extérioriser et faire éclater son savoir-faire en dehors de la ville d’Annaba qui ne lui a été d’aucun apport, ne serait-ce que moral. L’inertie des responsables de la culture au niveau de la wilaya et l’absence d’initiatives sclérosant toute création artistique irritent ce jeune artiste, la trentaine à peine dépassée, et qui cherche désormais à faire connaître sa peinture au delà, non pas du réel, mais des frontières de son égoïste ville natale qui plus est, elle même, source d’art et d’histoire. « L’art, comme je l’ai à chaque fois répété, demeure pour moi, une expérience tout à fait technique qui évolue avec le temps et qui génère pour le moins une expérience qui pourrait me permettre de me lancer pleinement dans l’art plastique à la recherche d’une ouverture sur le monde artistique riche en découverte. L’art est aussi un message qui se transmet à travers les générations selon la particularité de chaque artiste», nous dira Laouami qui n’attend que le feu vert de ses amis pour pouvoir enfin se consacrer à son exposition. Une exposition à laquelle il tient et qui pourrait permettre au public algérois de découvrir plusieurs toiles à expressions différentes et pleines d’inspirations retraçant un vécu de l’artiste qui s’interdit néanmoins de se replier sur lui- même, afin de s’évader à la recherche d’une identité culturelle propre à lui et qui se situe dans son environnement. Pour Laouami, son interrogation irait au devant de la soif du public en matière de culture. Annaba boude-t-elle ses artistes ? La question demeure ainsi posée et les responsables de ce secteur au niveau de la wilaya et des communes sont interpellés.