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Edition du 17 Juillet 2010



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Ben Mohamed, un poète parmi les grands
14 Juillet 2010

Ben Hamadouche Mohamed alias Ben Mohamed puis Ben pour les amis, est né au village de Tikidout dans la commune d’Ouacifs, le 10 mars 1944. Poète, animateur de radio, parolier… trois tranches de talents rassemblées pour asseoir une provoc incisive dans sa vocation intrinsèque. Qui l’eut prédit, alors qu’il manipule les chiffres en comptable d’expérience, de sa fonction raide de financier !
Dès l’âge de 4 ans, Ben quitte son fief natal pour s’installer à la Casbah d’Alger jusqu’à l’âge de 14 ans, faisant, après, selon son expression, des va-et-vient entre Alger et Ouacifs sous la férule du père en métropole et les câlins de la mère au village. Ainsi partagé, il lui en résulta un brassage de connaissances et de culture, quand on sait le vivier des artistes que fut la Casbah mythique. Enfant à esprit d’adulte, c’est aux côtés des grandes personnes qu’il aimait passer son temps différemment des autres bambins pour qui turbulences et chapardages étaient le hobby.
Et c’est chez M. Albertini qu’il découvrit la langue de Voltaire, puis M. Loumi, pour l’arabe, à l’école publique de Bouabderrahmane. Cette période, de son aveu, fut déterminante pour son parcours de poète. La sérénité, la sagesse des vieux, l’atmosphère empreinte de proverbes, maximes, poésie et bonnes paroles ont fini de façonner l’enfant lui imprimant la bonne conduite, le respect de l’autre et de soi-même.
Dès 1958, ses parents s’installèrent définitivement à Alger. Son père possédait une boutique à la place de Chartres. Cette date l’a marqué, car c’était l’année du déchirement. Alors qu’il n’était qu’enfant, il quitta son village natal, pan essentiel de son enfance, alors qu’il venait d’interrompre sa scolarité en1956 à cause de la grève générale décrétée par le FLN.
Ciseleur du verbe, de ces paroles justes et pointilleuses pétries dans le vrai et l’authenticité, Ben est l’auteur modeste, entre autres, de la magnifique chanson interprétée par Idir, "A vava inouva " comme il a fait la gloire des dizaines d’autres chanteurs tels que Matoub Lounès, Nouara, Takfarinas, Djamel Allam, Medjahed Hamid… La poésie, avouait-il, était sa thérapie.
Avec toute cette popularité qu’on lui doit, la renommée de ses poèmes, notamment Yema, jeddi, Vava inouva, Ben n’a pas été édité. Seuls huit de ses textes ont été publiés dans la revue « Itinéraire et contact des cultures » de l’université de Paris 13, ainsi que quelques vers dans « Anthologie de la poésie kabyle de Youcef Nacib, sinon, rien de lui ne se trouve dans les librairies.
Comme dernier travail, Ben Mohamed a traduit en kabyle « Babor ghraq », le chef- d’œuvre théâtral de l’écrivain-dramaturge Slimane Benaïssa. Avec son comparse de toujours, Lounis Ait Menguellet et Slimane Benaïssa lui-même, ils formèrent un trio l’espace d’un gala inoubliable pour y interpréter, en chanson, en poésie et en lecture « Jeddi » célèbre triade tirée de cette immense pièce théâtrale. En projet qui lui tient à cœur, il souhaiterait graver en CD ce spectacle et le rendre disponible au public.

Par : Nawel Ben

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