Les musiques targuie et flamenco se sont croisées de fort belle manière lors de la 7ème soirée de l’édition 2010 du festival de Timgad qui a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi. Les troupes Atri N’assouf ou l’Etoile du Sahara et Jazzing Flamenco d’Antonio Naggaro (Espagne) qui se sont succédé sur la scène du nouveau théâtre, réalisé à proximité de celui de l’ancien théâtre romain, ont transporté le public sans transition et sans choc de l’univers ensorcelant des rythmes et sonorités africaines vers celui énergique et dansant du flamenco. Le public a d’abord été séduit par la prestation de Atri N’assouf qui regroupe en son sein des musiciens de diverses nationalités réunis par l’amour de la musique targuie et qui a su présenter un délicieux cocktail de musiques targuies fusionnées au blues, rock, jazz et autres musiques d’origines africaines. Ce métissage qui a su enrichir la musique targuie et lui faire franchir des pas vers l’universalité, sans altérer son cachet authentique, a tout simplement enchanté le public. Par ces fusions "fort réussies", de l’avis des spectateurs, le groupe Atri N’assouf a été le premier à introduire la guitare électrique dans la musique targuie afin de la moderniser et de lui faire atteindre l’ universalité, dira à ce propos l’artiste Aissa Wanaghi, un Nigérien membre du groupe qui a tenu à exprimer son bonheur de se produire pour la première fois en Algérie où il s’est senti, a-t-il dit, comme chez lui. Transporté de surprise en surprise, le public a été complètement subjugué par la prestation de la troupe espagnole Jazzing flamenco qui a présenté un spectacle dansant "tout à fait éblouissant autant pour le regard que pour l’ouïe", a-t-on souligné parmi le public.