Ballon d’or Adidas à États-Unis 1994, l’édition où le Brésil est remonté sur la plus haute marche du podium après 24 ans d’abstinence, Romario de Souza Faria sait à quelle pression est sujette la Seleção au moment d’aborder une Coupe du monde de la Fifa. Il se fait donc une idée assez précise de ce que ressentiront ses compatriotes à l’abord de Brésil 2014.
Toutes ces raisons ont amené les organisateurs à en faire l’un des invités spéciaux de l’événement de présentation de l’Emblème officiel de la Coupe du monde de la Fifa, Brésil 2014, organisé à Johannesburg. A cette occasion, il a évoqué avec FIFA.com ses attentes pour le prochain rendez-vous mondial et son pronostic pour la grande finale de dimanche, qui oppose deux pays qu’il connaît bien. En effet, après avoir passé cinq saisons aux Pays-Bas au sein du PSV Eindhoven à son arrivée en Europe, il a rejoint l’Espagne pour défendre les couleurs du FC Barcelone puis du Valence CF.
Romario, vous savez parfaitement ce que la Coupe du monde de la Fifa signifie pour tous les Brésiliens. A quoi doit-on s’attendre à l’occasion de la venue de l’épreuve reine sur le territoire brésilien ?
A quelque chose d’énorme, parce que les attentes sont démesurées. Pour beaucoup de personnes dans le monde entier, ce qui identifie le mieux le Brésil, c’est son football, ses plages, ses jolies femmes et la samba. Avec la Coupe du monde 2014, nous allons avoir l’occasion de montrer que nous sommes bien plus que ça : un pays sérieux, capable d’organiser de grands événements. D’ici à 2014, le gouvernement va faire le nécessaire pour réduire les taux de violence et d’insécurité. Les gens s’attendent à ce que cet événement contribue à l’amélioration du pays sur le plan social, économique, etc. Je pense qu’à partir de 2014, le monde va découvrir un Brésil différent.
Vous avez dû supporter la pression qui pesait sur l’équipe à États-Unis 1994, lorsque le Brésil avait l’occasion de mettre un terme à 24 ans de disette. Qu’en sera-t-il à Brésil 2014, après deux éliminations consécutives en quart de finale ?
C’est simple : le titre est une obligation pour le Brésil. Ceux qui intégreront le groupe en 2014 doivent s’y préparer. On attendra d’eux qu’ils aillent au bout et rien d’autre !
Le Président Lula et le Président de la CBF, Ricardo Teixeira, ont déjà souligné que 2014 est une date très importante pour le pays, plus que tout autre événement organisé depuis 1950. Les joueurs et l’encadrement vont avoir une très grande responsabilité. La Coupe du monde revient au Brésil après 64 ans. Nous devons tout faire pour brandir ce titre.
Que pensez-vous de la nouvelle génération, qui doit arriver à maturité en 2014 ?
Il y a des garçons extrêmement talentueux, ceci ne fait aucun doute. Ils auront entre 24 et 26 ans en 2014, ce qui est très bien. Mais le plus important, indépendamment de l’âge, c’est que nous ayons un groupe très motivé, capable de faire vraiment la différence.
Vous avez évolué dans ces deux pays, où vous avez pu mesurer les frustrations accumulées après chaque Coupe du monde de la Fifa. Croyez-vous que ce cap ait été franchi ?
Dans le cas des Pays-Bas, je ne crois pas. Ils sont arrivés deux fois en finale, donc pour effacer les frustrations, ils n’ont pas d’autre choix que de s’imposer. L’Espagne n’avait jamais dépassé les quarts de finale, mais elle a su saisir cette opportunité en s’appuyant sur une génération extrêmement talentueuse. De toute façon, il est évident qu’aucune des deux équipes ne veut perdre cette occasion d’entrer dans l’histoire. Je suis certain que ce sera un très grand match.
Avez-vous une préférence ?
Vous savez, j’ai eu l’opportunité de jouer dans les deux pays. Cinq ans aux Pays-Bas et un an et demi au Barça, suivi d’un passage à Valence. Mon cœur est un peu partagé, mais le plus important c’est qu’avec deux équipes comme l’Espagne et les Pays-Bas, on est sûrs de voir du bon football. Je ne supporterai aucune des deux, même si j’estime que le jeu espagnol est plus intéressant, avec une circulation de balle très fluide. C’est une équipe qui a su mettre en place le jeu conçu par les successeurs de Cruyff, qui curieusement est hollandais. Ce sont eux qui ont instauré le jeu court dans le football espagnol. Les Pays-Bas, malgré la présence de joueurs très techniques, constituent un bloc très solidaire et discipliné sur le plan tactique. La seule certitude, c’est que nous assisterons à une belle opposition de styles.