Parler de vacances à Khemis Miliana prête à sourire avec la canicule qui sévit depuis une quinzaine de jours sur la ville. En effet toutes les activités s’arrêtent à midi et la ville semble paralysée.
Même dame cigale, reine de la cité a disparu ! à partir de neuf heures du matin il y a très peu d’animation, surtout dans les deux endroits les plus fréquentés ! la poste principale où l’on peut voir les usagers formant une longue chaîne pour effectuer des retraits et le marché central qui attire les ménagères et pères de famille. Le spectacle vaut le détour, car on peut assister à des scènes hilarantes : dans un coin, des groupes de curieux se bousculent pour écouter les boniments d’un marchand qui vend une pommade miraculeuse qui guérit toute les maladies !! Plus loin, un autre groupe entoure un "dentiste" qui arrache les dents absolument sans douleur !! à partir de dix sept heures, la ville sort de sa léthargie et chacun rejoint son café préféré. L’animation culturelle est absente et les jeunes se réfugient dans les cybers à la recherche d’une évasion virtuelle. les familles se rendent à Miliana pour profiter de la fraîcheur et déguster des glaces à la place Ali Amar. en effectuant une petite enquête, nous avons recueilli un constat amer, en effet la commission culturelle de l’APC est en vacance, toutes les structures éducatives sont fermées : salle des fêtes Mohamed-Boudiaf, piscine municipale, centre des loisirs ainsi que les deux salles de spectacles. Le jardin public, lieu préféré des familles est à l’abandon depuis six mois, à partir de vingt heures. La ville est de nouveau désertée et les rares passants se hâtent de regagner leurs demeures. Dans les cités, les jeunes se rassemblent en groupes et entament des discussions qui durent jusqu’à une heure tardive de la nuit. La Coupe du monde, l’avenir de l’équipe nationale sont les sujets les plus discutés. Dans les foyers, chacun organise sa soirée à sa manière et la maîtresse de maison, invite parfois des spécialistes de la "boqala" pour mettre un peu d’ambiance. Deux heures du matin; la ville est endormie, et on entend au loin des chiens qui aboient pour faire fuir les fantômes…
C.- E. M.