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Edition du 27 Juin 2010



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Sélectionneurs nationaux durant ce Mondial 2010
Responsabilité des uns et arguments des autres
27 Juin 2010

La responsabilité, il faut l’assumer jusqu’au bout même dans les moments de déception et de défaites. Mais ce n’est pas l’apanage de tous, notamment lors des éliminations dans les Coupes du monde de football, où plusieurs cherchent à trouver des excuses, des explications ou tout simplement des arguments.
Néanmoins, à l’issue du premier tour du Mondial sud-africain de football certains coaches ont surpris par leurs sorties médiatiques endossant la déroute de leurs formations ou tout simplement leurs éliminations. Par de tels comportements, ces sélectionneurs ont volé, par moment, la vedette à leurs joueurs. Le premier à se mettre en évidence dans ce tournoi a été l’entraîneur de la Corée du Nord Kim Jong-hun qui a endossé le naufrage (7-0) de son équipe contre le Portugal en indiquant qu’«en tant qu’entraîneur, cette défaite est de ma faute car je n’ai pas su faire appliquer aux joueurs la bonne stratégie». Il n’a à aucun moment mis en cause ni les joueurs ni leur forme physique et il s’est au contraire, en toute responsabilité, enfoncé en soulignant que «nos joueurs ont fait le maximum sur le terrain mais nous nous sommes effondrés tactiquement». Le coach camerounais Paul Le Guen n’est pas allé par 36 chemins pour prendre ses responsabilités dans le ratage de son équipe dans ce Mondial. «S’il y a des erreurs, c’est moi qui les ai faites» a-t-il dit, ajoutant que «je veux bien être considéré comme seul responsable». Pour sa part, l’entraîneur italien Marcello Lippi, est allé plus loin en s’accusant même de l’élimination de son équipe. «Je prends toutes les responsabilités pour ce qui s’est passé», a-t-il dit en précisant que «Si l’équipe n’a pas réussi un match aussi important, c’est que l’entraîneur n’a pas fait ce qu’il fallait, tactiquement, physiquement ni psychologiquement». Sans les montrer du doigt, les joueurs italiens se sont sentis également responsables quelque part dans la déroute de leur sélection. Ainsi le défenseur de l’équipe d’Italie Domenico Criscito a affirmé partager les fautes. «Les fautes sont partagées par tous, on n’a jamais réussi à faire ce que l’entraîneur nous avait demandé» a-t-il lancé à la presse. C’est d’ailleurs le sentiment de Gianluca Zambrotta qui n’a exclu personne. «On est tous coupables, pas seulement Lippi. Prenons nos responsabilités, faisons un examen de conscience et oublions ce qui est arrivé pour repartir» a-t-il dit. Plus diplomate a été dans son analyse, le sélectionneur de l’équipe suisse Ottmar Hitzfeld qui a essayé de justifier l’élimination de son équipe. «On ne mérite pas la qualification. On n’a pas réussi notre pari. On a mis très longtemps à trouver notre jeu, mais on n’a pas mérité cette qualification, puisqu’on n’a pas marqué’’ a-t-il relevé. Cette dernière remarque colle très bien à notre sélection qui n’a pas marqué de buts dans ce Mondial, mais qui n’a pas été expliquée de la sorte par notre staff technique. Avec zéro but en trois matches, les nôtres n’étaient vraiment pas suffisamment armés pour prétendre au second tour. Contrairement à tous ces techniciens le sélectionneur national Saâdane ne s’est jamais très bien expliqué sur les aspects techniques et tactiques de l’équipe. Le manque de chance et de réussite, l’altitude, le physique, sont autant d’arguments avancés par le patron des Verts pour expliquer les défaites sans remettre en cause, à aucun moment, ses choix tactico-techniques. Il préfère souvent mettre en avance le retour au Mondial après 24 ans d’absence d’une équipe en construction depuis plus de deux ans. Saâdane parle de l’état de santé de ses joueurs des postes qu’ils occupent, en se projetant pour le Mondial 2014. Fidèle à sa stratégie basée sur les joueurs «pros» il a passé son temps à la recherche de l’oiseau rare, sans le trouver, même s’il a pu faire venir tous les sélectionnés à l’exception de deux gardiens et d’un défenseur. Mais il n’a jamais dit avoir échoué même si dans ses recherches du buteur alors qu’il a qualifié de «faible psychologiquement» l’ex-buteur de l’Entente de Sétif Ziaya. Faisant le bilan de sa participation au Mondial, Saâdane est resté vague pour dire que l’équipe a gagné en expérience et qu’elle a un avenir radieux à condition de continuer à travailler. «Nous n’avons pas à rougir de notre prestation dans cette Coupe du monde. Les joueurs ont fourni le maximum. Nos joueurs participent à une Coupe du monde pour la première fois. Il ne faut pas leur demander de miracles». C’est le même sentiment chez nos joueurs qui parlent d’équipe gagnée et d’un groupe qu’il faut attendre au cours des prochaines CAN et du mondial 2014.

Par : Mohamed Zemmour

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