Les plus grosses transactions concernant les métaux précieux s’effectuent sur un marché parrallèle florissant. Les artisans bijoutiers sont alimentés régulièrement par la biais de ce marché qui ne connait pas de crise.
L’or se fait de plus en plus rare dans la localité de Baraki et par ricochet dans toute la capitale, l’Agence nationale pour la distribution et la transformation de l’or et autres métaux préciaux, Agenor, alimentant en cette matière précieuse l’ensemble des bijoutiers. Devant cette pénurie les bijouteries préférent pour l’heure garder précieusement leur ancien stock en attendant des jours meilleurs, ou alors font répercuter la rareté de l’or sur le prix des bijoux proposés. Cette situation angoisse nombre de familles tenues de mettre la fameuse parrure dans la corbeille des promises. Chacun espère que que cette crise de l’or soit passagère et ne s’étalera pas dans le temps. La principale raison, explique-t-on, est le fait qu’Agenor, dont l’usine est située à Baraki, fait face actuellement à une contrainte majeure qui consiste en la taxe sur la valeur ajoutée : (TVA), sans oublier la concurrence du marché parralèle de l’or. Un responsable au sein d’Agenor nous indique que l’imposition de 17% comme taxe sur tout achat d’or ou tous autres métaux précieux favorise l’approvisionnement sur un marché parallèle, florissant et pénalise, par conséquent, gravement Agénor. Les artisans et les bijoutiers y viennent uniquement dans le but d’avoir des factures pour justifier la vente de leurs bijoux en cas de contrôle inopiné. La réalité, c’est que les plus gros achats d’or "cassé" se font ailleurs dans les espaces de vente informel qui prolifèrent à travers la capitale. Car, argue-t-on, «les prix pratiqués dans ces espaces sont bien inférieurs à ceux appliqués au sein de l’entreprise de distribution de l’or et de métaux précieux Agenor», il faut dire que cette dernière fait face à de lourdes contraintes et à des charges alors que les revendeurs informels, eux, achètent à bas prix les bijoux qu’ils revendent aux artisans bijoutiers avec une marge conséquente. Ces derniers, pour certains, ne manquent pas au final de remplir leurs tiroirs caisses, même quitte à se passer du service de poinçonnage et liquider, à leur tour, les bijoux fabriqués sur le marché parallèle encaissant encaissant au passage une marge substantielle et ainsi la boucle est bouclée. Pour parer à cette contrainte majeure qui a contraint Agenor à évoluer à 50% de ses capacités de production, il a été récemment question de signer une convention avec le Fonds de soutien à l’Investissement pour l’emploi, FSIE, à Alger. Grâce à cette convention, précise-t-on, «on peut s’approvisionner régulièrement en or, qui sera transformé, dans les installations d’Agénor, en lingots professionnels de titre supérieur à 99,5% d’or fin 24 carats». Ainssi l’impact de cette pénurie se fait ressentir beaucoup plus sur l’equilibre budjetaire des familles ayant prévu des noces et qui se voient contrainte de revoir à la hausse la quote part consacrée à l’achat des bijoux. Si les cortèges nuptiaux se font rares en cette période, à l’instar des bijoux, beaucoup imputent néanmoins cette situation à la coupe du Monde sud-africaine suivie avec passion par toutes les familles et non à la crise de l’or.
Par : A.- H. Meghiche