Un scénario avec des relents de déjà vu puisque en 2005 le candidat libéral Donald Tusk devançait de trois points Lech Kaczynski, le président défunt et frère jumeau de Jaroslaw, et Lech Kaczynski a fini par l’emporter.

Les Polonais n’ont pas boudé les urnes dimanche pour élire le successeur du défunt président Kaczynski mort accidentellement dans un crash d’avion à Smolensk dans l’ouest de la Russie le 10 avril dernier alors qu’il se rendait aux cérémonies d’anniversaires des massacres de milliers d’officiers polonais sur ordre de Staline. Bien au contraire, sur les 94% de suffrages exprimés le candidat favori, le libéral Bronislaw Komorowski président par intérim et du Parti pro-européen Plateforme Civique (PO n’a pas obtenu la majorité pour remporter l’élection au premier tour, il a obtenu 41,22% des voix. Le frère jumeau Jaroslaw Kaczynski chef du parti nationaliste Droit et Justice (PiS), 61 ans le talonne avec 36,74 des voix. C’est dire que la partie se joue serrée pour le second tour qui devrait se tenir le 4 juillet prochain. Autant dire que ces prolongations tiennent en haleine les deux favoris. Mais un autre candidat est venu créer la surprise, autant dire qu’il est venu mettre une ombre au tableau de cette présidentielle il s’agit du candidat de gauche social-démocrate Grzegorz Napieralski qui a recueilli, 13,7 des suffrages. En fait tout se jouera sur le choix que feront les électeurs sur le candidat de gauche qui a gagné un important capital politique qui pourrait faire pencher la balance ainsi que le taux de participation des Polonais à ces joutes électorales. Aussi les deux poids lourds en sont conscients et misent sur la foi qui pour eux est la clé de la victoire. Selon certains sondades polonais, 66,5% des électeurs devraient donner leurs voix au candidat Bronislaw Komorowsk contre près de 30% pour Kaczynski chef de l’opposition conservatrice Jaroslaw Kaczynski qui s’est lancé dans la bataille après la mort de son frère et qui pourrait bénéficier au second tour du soutien du candidat de la droite catholique Marek Jurek qui lui a obtenu 1,04% des voix. Autrement dit un scénario avec des relents de déjà vu puisque en 2005 le candidat libéral Donald Tusk devançait de trois points Lech Kaczynski, le président défunt et frère jumeau de Jaroslaw, et Lech Kaczynski a fini par l’emporter.
Le second tour, prévu le 4 juillet, pourrait voir la participation baisser en raison de la période estivale des Polonais et donc brouiller les cartes. Cependant si les libéraux devraient l’emporter ils priveraient les conservateurs d’un droit de veto aux lois débattues au Parlement. Un recours souvent utilisé par le défunt président depuis la défaite du PiS aux élections législatives de 2007. Les résultats définitifs de ce premier tour devaient être publiés par la commission électorale hier en fin de journée.