Dans le cadre d’une étude menée par le ministère du Commerce pour la réhabilitation ou la création de 50 marchés de gros et 838 de détail à travers le territoire national, la wilaya de Constantine a bénéficié, dans cette optique, d’un montant de 28 milliards de centimes.

Un premier coup de pied dans la fourmilière qui, certes, ne s’est pas fait dans le calme, mais qui augure de la fin proche de cette multitude de marchés improvisés et insalubres. Il était grand temps pour que la commune reprenne ses droits sur l’ensemble de son territoire et s’attaque de front à ce fléau qu’est le commerce informel. Selon les chiffres avancés par les services de la compression des fraudes, 60% des fruits et légumes de la wilaya sont écoulés hors circuit formel. Le marché de fruits et légumes de Boudraâ-Salah n’est pas l’unique à s’inscrire en faux. Mais sa situation géographique a fait qu’il soit en haut de la liste des démolitions. Il a pris ses quartiers à l’entrée nord de la ville, précisément aux abords de la RN 7, reliant Constantine à Annaba, Skikda et Jijel. Inutile de rappeler la densité du trafic routier à ce niveau, ainsi que les innombrables dangers qui guettent les clients à chaque arrêt. Les riverains qui s’y approvisionnent encourent, quotidiennement, d’énormes risques puisqu’ils sont contraints de traverser la route au milieu de centaines de véhicules roulant à double sens. Aucun passage clouté, ni passerelle ni autre balise n’existent pour assurer la sécurité des piétons sur un axe aussi nevralgique. Les autorités se sont, enfin, penchées sur ce cas et sa démolition, cette semaine, en est la preuve. Dans le cadre d’une étude menée par le ministère du Commerce pour la réhabilitation ou la création de 50 marchés de gros et 838 de détail à travers le territoire national, la wilaya de Constantine a bénéficié, dans cette optique, d’un montant de 28 milliards de centimes. Cette enveloppe est destinée à la réhabilitation et réorganisation de 11 marchés, celui de gros de fruits et légumes (polygone) et dix autres de proximité. Ces derniers sont répartis sur plusieurs communes, dont quatre dans la ville des Ponts et un dans chacune des communes du Khroub, Aïn Smara, Hamma-Bouziane, Didouche-Mourad, Aïn Abid et Zighoud-Youcef. C’est aussi un moyen de recadrer cette activité et d’annihiler toute velléité du commerce illicite. Le programme qui a accusé quelque retard dans son application semble avoir, enfin, entré dans sa phase exécutive. Selon les déclarations du directeur du commerce de la wilaya, lors de son récent passage à l’émission radiophonique «Forum», hormis les marchés de Zighoud et de Békira, dont le coup d’envoi des travaux n’a pas encore été donné, l’ensemble de ceux concernés par l’une ou l’autre opération (réhabilitation ou création) sont déjà en chantier. C’est ainsi que l’on apprendra que les travaux relatifs aux marchés des cités des Martyrs et de Fadéla-Saâdane sont, pour le moins, bouclés. A Boussouf, par contre, le changement du lieu d’implantation, en raison du problème d’instabilité des sols, a renvoyé le projet de construction aux calendes grecques. S’agissant de Souk El-Asser, niché dans la Vieille ville, il est toujours en stand by. Situé dans une zone patrimoniale protégée, sa rénovation implique la délivrance d’une autorisation (visa) de la cellule de protection du patrimoine.
A la commune du Khroub, où se tient le plus grand marché de bestiaux, les responsables viennent de le concéder, pour une durée de trois ans, à un exploitant privé pour un montant annuel de 4,8 milliards de centimes. Ouvert trois jours par semaine, il sera, incessamment, transféré à Aïn Nahas où des étables mais, surtout, des abattoirs seront aménagés. Quant au marché couvert du centre-ville, l’APC déboursera un milliard de centimes pour sa réhabilitation, prévue sur huit mois.