Cinéaste, scénariste, titulaire d’un magistère en communication audio-visuelle, sorti de l’école russe, mais aussi nouvelliste et écrivain de talent, Ali Mouzaoui, est iconoclaste dans l’art éclectique dans ses parcours et minutieux dans l’exécution de ses œuvres. Il est aussi formateur de plusieurs générations d’assistant-réalisateurs, d’opérateurs des prises de vue et de monteurs pour le compte de l’ENTV.
Ali Mouzaoui est Né le 11 décembre 1952 à Assi youcef, un village situé dans la région de Boghni, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Après le bac qu’il obtint en candidat-libre, il réussira le concours d’assistant Réalisateur au centre de formation de la RTA, avant d’émigrer en URSS où il obtiendra, en 1980, le diplôme de metteur en scène, spécialité Films d’Arts, parallèlement à un diplôme de Master of Arts.
De retour au pays, il travaillera de 1980 à 1987 comme réalisateur à la télévision algérienne. En cette période il réalisa entre autres, «Cicatrices», «Architecture traditionnelle», «Barberousse, mes sœurs», tous, films documentaires, puis, un long métrage de fiction «Début de saisons», poignante histoire retraçant la vie du célèbre bandit d’honneur Ahmed Oumeri et son lieutenant Ali Iouadarène.
Il intégra, dès sa création, l’E.N.P.A. (Entreprise Nationale de Production Audiovisuelle) en 1987, où il y exerça le métier de metteur-en-scène, et c’est là qu’il réalisera son excellent film-documentaire «Dda L Mouloud» qu’il consacra à la vie et à l’œuvre de Mouloud Mammeri», puis «Ombres et mémoire» une série documentaire, «Les piments rouges», nouvelle qu’il écrit lui-même, et «Portrait du paysagiste», une fiction qui fut sélectionnée au Festival de Carthage, de Ouagadougou et de Florence.
Dès 1995, Ali Mouzaoui décida de créer sa propre boite de communication et devint de fait Réalisateur indépendant. Parmi ses œuvres, on trouve : «Je suis chrétien», une œuvre fiction de 52 mn qui met le doigt sur la problématique du christianisme en Kabylie, «Ahellil de Gourara», «Les bijoux des Ath Yenni, deux documentaires où Mammeri ressort toujours en filigrane. Il fut enfin conseiller artistique dans le premier long métrage en Tamazight : «La colline Oubliée» de Abderrahmane Bouguermouh. En 2005, Ali Mouzaoui signa son premier roman «Tighra au bout du monde», parut aux éditions l’Harmattan, Paris. Ce livre raconte l’histoire tourmentée d’un village perdu dans les âpres escarpements des montagnes, livré aux péripéties du temps et aux affres des guerres , mais comme le Phenix, renait toujours de ses cendres, grâce à et et à l’abnégation de ses enfants, Prochainement, il signera son deuxième roman intitulé « Les dieux déchus ».
En 2007, avec le soutien du FDATIC (Fonds de Développement des Arts, des Techniques et de l’Industrie Cinématographique) et « Alger, Capitale de la Culture Arabe », il mit en scène « Mimezrane, la fille aux tresses », un long métrage relatant une belle légende avec lequel il obtint le Prix Spécial du Jury lors du Festival du film Amazigh, à Sétif ainsi que celui du Meilleur film et meilleur scénario au festival d’Agadir au Maroc. Le même film a, aussi, été sélectionné au festival du Film d’Alexandrie et au Festival du Film Arabe, à Fameck de Metz et est distribué par «Films des deux rives» en Europe francophone depuis septembre 2009. Notons que «Mimezrane» était à l’origine une histoire qu’Ali Mouzaoui a écrite quinze ans auparavant !
La dernière œuvre d’Ali Mouzaoui est un film documentaire sur la vie et l’œuvre de l’écrivain Mouloud Feraoun projeté pour la première fois à la cérémonie d’ouverture du festival du film Amazigh qui s’est déroulé du 15 au 20 mars de l’année en cours à Tizi Ouzou. Actuellement, Ali Mouzaoui a choisi Ath Yanni pour y installer son campement et y tourner «L’amour en rade», un feuilleton de 22 épisodes pour le compte de la chaine Algérie 4.
N. B.