Lassés de ne pas recevoir d’écho à leurs dénonciations contre l’usage abusif de dynamite dans l’exploitation des carrières, et surtout la dégradation des routes causée par le ballet incessant des camions les habitants ont décidé de se faire enfin entendre en bloquant la RN 29.
Des dizaines d’habitants de la commune de Keddara, dans le sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès, ont fermé, dans la matinée d’hier, la RN 29, à la circulation routière, en signe de protestation contre la dégradation du réseau routier de leur localité, notamment le tronçon reliant Boudouaou à Lakhdaria (Bouira). Ladite dégradation est causée, selon des protestataires, par les camions de grands tonnages qui desservent cet axe vers les carrières d’agrégats situées sur les hauteurs de Keddara. Ils s’insurgent, ainsi, contre les nuisances sonores causées par les déflagrations et les détonations des dynamites utilisées pour l’extraction de sable. « Les détonations causent des fissures importantes à nos habitations», nous dira un protestataire. Et un autre d’ajouter : « En été, le problème s’accentue notamment par la prolifération de poussière nocive pour la santé des habitants ». Notons que les poussières dégagées de l’extraction de sable provoquent des complications respiratoires. «Les propriétaires des carrières ne voient que leurs intérêts, en plus de ça, ils utilisent des explosifs prohibés pour extraire le sable», fulmine un autre habitant. «Elles présentent (les carrières) un grand danger pour l’environnement, elles déséquilibrent la vie de la faune et de la flore dans la région connue par sa richesse animalières et forestières», enchaîne notre interlocuteur.
Les protestataires interpellent les autorités compétentes pour intervenir afin de mettre fin à ces pratiques et obliger les entrepreneurs à respecter les cahiers de charges portant sur l’exploitation des carrières d’agrégats. A rappeler que ces mêmes citoyens avaient exprimé, l’année écoulée, leur colère contre cette situation alarmante à laquelle ils sont confrontés depuis des années, sans qu’aucun daigne intervenir pour mettre un tant soit peu de l’ordre.