L’équipe nationale de football a montré, samedi soir, contre les l’équipe des Emirats arabes unis battue par 1-0, son meilleur visage depuis son fabuleux match contre les Ivoiriens en Coupe d’Afrique des nations, en livrant un match plein lors duquel de nombreuses satisfactions ont été relevées.
La plus importante reste cette fraîcheur physique retrouvée chez presque la majorité des joueurs. Les blessés et les autres éléments "éloignés’’ des terrains depuis longtemps se sont montrés à la hauteur et ont joué un match avec de la sensation. Cette forme a été pour beaucoup dans la prestation des joueurs qui ont terminé la partie avec un bon potentiel physique. Cela n’a pas été le cas contre l’Irlande où plusieurs joueurs avaient des difficultés pour achever le match. Cela peut être expliqué par la préparation en altitude qui a eu un effet négatif sur le groupe qui commence avec le retour de ses cadres à retrouver ses automatismes, mais pas tous.
Bougherra, Yahia et Matmour qui reviennent de blessures se sont, eux aussi, bien sortis de cette confrontation contre un adversaire qui a joué le jeu en opposant une farouche résistance aux mondialistes. Ces trois cadres, aux côtés de Halliche et Belhadj toujours égaux à eux-mêmes, ont donné plus d’assurance à la défense et les quelques mésententes sont à mettre sur le compte du manque de compétitions. C’est d’ailleurs ce qu’a relevé, à chaud, l’entraîneur national dans son analyse d’après match. Le gardien Chaouchi est lui aussi à accréditer d’une sortie honorable avec des arrêts décisifs sur des actions ou des tirs à bout portant des attaquants émiratis. Beaucoup plus calme et serein, le gardien de l’Entente de Sétif a été sobre et a redonné confiance à ses coéquipiers. Cette prestation a d’ailleurs scellé le problème des gardiens de but en Coupe du monde et il semble que Saâdane optera pour Chaouchi contre M’bolhi et Gaouaoui.
La récupération et la cohésion ont été les autres satisfactions du groupe, qui a pu jouer relativement à l’aise en monopolisant la balle notamment lors de la seconde période après les consignes de l’entraîneur.
Lahcene, Ziani et à un degré moindre Mansouri ont réussi de bons mouvements qui auraient pu être mieux exploités au finish. Le milieu algérien a réussi à asseoir une domination avec un ascendant sur l’adversaire sous la conduite d’un excellent Ziani qui a retrouvé presque toutes ses capacités et surtout ses sensations de la compétition. Il a été d’ailleurs derrière presque toutes les nombreuses actions dangereuses des nôtres. "Je regrette de ne pas avoir pu tuer le match en concrétisant toutes les occasions nettes’’, avait-il dit à l’issue du match comme pour illustrer ce mieux dans le jeu algérien, à quelques jours du Mondial. Avec plus de travail, ce trio retrouvera la cohésion qui lui fait défaut. Comme pour ne pas dévoiler toutes ses cartes, Saâdane, en homme averti, s’est empressé de dire qu’en dépit de la bonne volonté animant les joueurs, le groupe ne va pas être parfait en Coupe du monde et qu’il sera loin de la cohésion parfaite.
Ce manque de cohésion a été relevé dans la dernière passe et le finish puisque les deux hommes de pointe Djebbour et Ghezzal n’ont pas été à la hauteur et n’ont pas eu le rendement attendu.
Ces deux joueurs alignés dans l’axe de l’attaque "se marchaient sur les pieds’’ et s’étaient beaucoup gênés dans des actions qu’ils auraient pu concrétiser. Les remplaçants incorporés, surtout Boudebouz et Kadir, ont donné plus de tonus et de vivacité à l’attaque et plusieurs occasions ont été créées. Doté d’une grande technique, le milieu de Sochaux a été insaisissable et a réussi des dribles déroutants et un tir magistral sur une balle arrêtée à hauteur des 20 mètres.
Aux côtés de ces deux joueurs, Guedioura s’est lui aussi révélé une valeur sûre pour le groupe Algérie qui aura besoin de plus de présence sur le terrain et de vivacité pour prendre le dessus et à défaut les athlétiques défenseurs de leurs adversaires.
Après ce succès, très bon pour le moral des troupes, l’entraîneur national aura quelques jours pour parfaire cette cohésion et régler les automatismes de l’attaque, même s’il faut ne pas respecter la hiérarchie.
Le plus important c’est de ne pas décevoir au Mondial et surtout lors de la première sortie, contre la Slovénie, qui reste capitale en raison de son importancce avant les deux autres. Ainsi, certains n’écartent pas l’idée de voir Boudebouz faire partie de l’équipe rentrante dans le premier match.
C’est sur le onze à aligner que le travail sera axé au cours des jours en terre sud-africaine où les Verts étaient attendus ce matin. Le choix des joueurs et le travail psychologique seront au menu du staff dont la mission est d’aligner une formation à même de rivaliser avec les grands et à ce stade de la compétition… le club Algérie n’a rien à perdre.