Plusieurs millions de mètres cubes d’eau se perdent annuellement dans la mer, pendant que beaucoup de villages n’arrivent pas à étancher leur soif. Pour mobiliser toute cette richesse et pouvoir l’exploiter de manière efficiente, un vaste plan a été mis en place par la Direction de l’hydraulique.
La wilaya de Tizi-Ouzou est l’une des wilayas les plus privilégiées en matière de ressources hydriques. Elle compte en effet un réseau hydrographique des plus généreux, offrant un potentiel de ressources superficielles d’environ un milliard de mètres cubes pae an. Mais, car il y a un mais à cette image d’Epinal, la wilaya n’arrive à mobiliser que 192 millions de m3, pendant que la différence du volume, rapporte un communiqué de l’aps, se perd, chaque année, dans la mer, selon un constat de la direction de l’hydraulique. C’est pour atténuer ces pertes que le barrage de Taksebt a été réalisé et mis en eau en 2002 avec un volume régularisable de 181 millions m3. Le reste de la ressource mobilisée l’a été par l’entremise de petits barrages réalisés à Aït Aïssa Mimoun, Draâ El Mizan, Aïn Zaouïa et Tizi-Gheniff, en plus de 83 retenues collinaires mobilisant un total de 4,5 millions de m3, selon les indications fournies par le directeur du secteur. Présentement, la wilaya tire, selon ce dernier, sa principale ressource en eau potable à partir de la nappe alluviale de oued Sebaou (42 %), alors que les ressources superficielles, mobilisées par des ouvrages hydrauliques, y pourvoient à hauteur de 52%, contre 5% pour les sources et seulement 1% de dessalement de l’eau de mer par la station de Tigzirt. Aussi, pour faire face à la "surexploitation" des nappes phréatiques et satisfaire les nouveaux besoins induits par la croissance démographique, l’agriculture et l’industrie, la wilaya a bénéficié de l’inscription, par l’Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), de trois études pour la réalisation de trois barrages à Makouda (43,6 millions de m3), Mekla (30,5 millions de m3) et Azeffoun (21,4 millions de m3). A cela s’ajoute le barrage de Souk n’tleta (92 millions de m3), qui vient de faire l’objet du lancement par l’ANBT, maître d’ouvrage, d’un appel d’offres pour la sélection de l’entreprise de réalisation de ce projet, implanté à l’embouchure de oued Bouguedoura, dans la commune de Draâ Ben Khedda, signale la Direction de l’hydraulique. Pour rappel, il a été alloué à la wilaya de Tizi-Ouzou un volume de 57 millions de m3 transféré à partir du barrage de Taksebt au bénéfice des localités situées à l’est de la wilaya, et de celles implantées sur l’axe Taksebt-Tizi-Ouzou- Tadmait. Un prélèvement d’un autre volume de 7,7 millions de m3 à partir du même ouvrage hydraulique de Taksebt est prévu également pour le renforcement de l’AEP de la Chaîne-Nord de la wilaya, région côtière accusant un déficit en AEP, notamment en période estivale, souligne-t-on. Pour ce qui est des communes du flanc Sud de la wilaya, enserrées dans le couloir allant des Ouadhias à Tizi Gheniff, en passant par Boghni et Draâ El Mizan, leur alimentation se fera par le biais d’un transfert d’un volume de 21 millions de m3 à partir du barrage de Koudiet Acerdoun, en réalisation par la société canadienne SNC Lavalin, dans la wilaya de Bouira. Par ailleurs, la Direction de l’hydraulique a mis au point, dans la perspective de la saison estivale, un plan d’action pour la réhabilitation des réseaux d’adduction, d’achèvement et de mise en service de nouveaux projets, en plus d’un autre plan dit de "citernage", pour faire face aux situations exceptionnelles de ruptures de réseaux ou d’avaries, explique la même source.