La dégradation de l’environnement coûte 1,7 milliard de dollars par an à l’Algérie,
soit 3,6% du PIB, selon une étude publiée en 2007 par un organisme des Nations unies.
Les travaux de galvanisation, les industries chimiques, les industries du papier, les industries pétrolières et les industries médicales, avec des émissions de métaux lourds, hydrocarbures et matière organique sont à l’origine de ce constat accablant. S’ajoute à cela le non respect des normes de protection de l’environnement en matière d’exploitation de certains minéraux. Les experts nationaux et étrangers tirent la sonnette d’alarme. Selon eux la situation environnementale est inquiétante, les ressources naturelles continuent à se dégrader en raison de la non conformité des textes d’application avec la loi-cadre, des conflits de compétences existant dans les institutions chargées de l’environnement et du manque de ressources, de moyens financiers de l’insuffisance en matière de formation des agents affectés à cette mission. Pourtant le nombre important de textes promulgués montre que l’Algérie est l’un des pays les plus actifs en matière de législation de l’environnement. Depuis
l’indépendance, l’Algérie a ratifié une vingtaine de conventions et protocoles internationaux conclus dans le domaine de l’environnement et portant sur la protection de la mer, la protection des ressources biologiques naturelles, la protection de l’atmosphère, la lutte contre la désertification et le contrôle des déchets dangereux.
En 1972, l’Algérie participe aux travaux de la première Conférence mondiale à Stockholm sous l’égide des Nations unies. A l’époque l’environnement est un problème planétaire et toute politique à long terme n’est envisageable que dans un contexte international. En 1974, le Comité national de l’nnvironnement (CNE) est créé. C’est un organe consultatif qui a pour mission de proposer les éléments essentiels de la politique environnementale dans le cadre de l’aménagement du territoire et du développement économique et social. Viendra ensuite la création de l’Agence nationale pour la rotection de l’environnement (ANPE). En 1983, la loi 83-03 du 5 février relative à la protection de l’environnement est promulguée. Cette loi a pour objectif de mettre en œuvre une politique nationale de protection de l’environnement à travers la protection, restauration et valorisation des ressources naturelles, la prévention et lutte contre toute forme de pollution et nuisance et l’amélioration du cadre et de qualité de vie.
Pour accompagner cet arsenal juridique plusieurs projets conclus avec des organismes internationaux ont été mis en place. Le projet pour le renforcement des capacités nationales pour la protection de l’environnement avec le PNUD et celui de coopération avec GTZ-Allemagne sur la gestion des déchets solides et rejets liquides en font partie. Les gouvernements qui se sont succédé ont accompagné tout cela «d’actions». La dernière stratégie en vigueur pour la protection de l’environnement est basées sur six axes, à savoir le renforcement du cadre juridique et institutionnel, la réduction des pollutions et nuisances, la préservation de la diversité biologique et des espaces naturels, la formation, information et sensibilisation, le renforcement de l’organisation et des moyens de fonctionnement et la dynamisation de la coopération internationale.
Ceci dit, la loi cadre «poumon» de ce domaine, est imparfaite aux yeux des spécialistes. Elle se caractérise par des contradictions avec des textes antérieurs, des incohérences avec des textes postérieurs, des textes d’application pas encore énoncés, un décalage des textes d’application avec le dispositif institutionnel dû à l’absence de coordination et de concertation intersectorielles d’où l’urgence exprimés par les scientifiques. T. L.