Edifié en 1902 au centre-ville par les occupants français, le théâtre municipal baptisé Triki-Mahmoud dès l’Indépendance, est un véritable joyau par son architecture, ses décors, ses loges sises au premier étage réservées aux notables de l’ époque, à savoir le sous-préfet, le maire, les conseillers généraux et les colons d’envergure.

Durant les années 60 et 70, les élus locaux avaient particulièrement veillé à son exploitation par le biais d’une dynamique équipe d’employés qui s’ingénièrent à organiser des spectacles en matinée et soirée à l’intention d’ un public intéressé et fidèle. D’aucuns se remémorent les productions d’artistes étrangers et nationaux, notamment de Tunisie, Syrie, Liban, Maroc, qui enflammaient les spectateurs des deux sexes qui ne ménageaient pas leurs applaudissements nourris pour ces spectacles inédits. A cette époque, Guelma qui n’était que chef-lieu de daira rattachée à la wilaya de Annaba abritait régulièrement des galas, des pièces de théàtre qui sucitaient un réel engouement puisque des familles se déplaçaient pour se détendre sainement.
Quelques années plus tard, pour des raisons inexpliquées, ces bonnes habitudes ont disparu au grand dam d’un public assoiffé de culture et de divertissements. Ce théâtre ouvrait ses portes pour accueillir sporadiquement des réunions des formations politiques, des colloques et des journées d’ études qui n’ intéressaient aucunement le grand public. A la faveur d’une expertise effectuée par une une délégation dépêchée par le ministère de la Culture, ce théàtre a fait l’objet d’une sérieuse restauration suite à d’importants travaux. Classé théâtre régional l’an dernier, il est désormais placé sous la tutelle du ministère de Khalida Toumi et il est géré par un directeur qui a été récemment affecté. Ce dernier a entamé un minutieux travail afin de le réhabiliter et de le ressusciter. Dans ce contexte, des troupes théâtrales de divers horizons se sont produites ces dernières semaines à la grande satisfaction de la population guelmie ravie de renouer avec les spectacles d’antan. Le nouveau gestionnaire se propose de programmer des galas, des pièces de théâtre et autres car la wilaya de Guelma recèle une pléiade de chanteurs, jeunes talents, troupes de "aissaoua, fkairètes, malouf", variétés de rap qui ne demandent qu’à se produire devant un public connaisseur.
H. B.