La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, a annoncé, mercredi dernier, une prochaine réduction des prix du livre.
«La loi de finances complémentaire 2011, a-t-elle indiqué, inclut des mesures incitatives visant à faire baisser les prix du livre en Algérie.» Le président de la République et le Premier ministre ont donné leur aval pour la concrétisation de la mesure, a ajouté la ministre qui venait à l’Esplanade de Riadh El-Feth, à Alger, donner le coup d’envoi du Festival culturel international de littérature et du livre de jeunesse (Feliv), dont c’est la 3e édition.
Invitée à donner son appréciation sur Cannes 2010 et sur la non-obtention par Hors-la-loi,de Rachid Bouchareb, d’une récompense, Khalida Toumi s’est refusée de «se substituer au jury», tout en faisant constater que «Bouchareb est un grand cinéaste dont l’Algérie est très fière. Tout le monde a pu constater, a-t-elle poursuivi, que la salle était archi-comble.» Et d’ajouter : «La polémique provoquée autour du film a été très triste. Je suis convaincue qu’elle n’émane pas de la majorité des Français, elle est le fait de certains nostalgiques du colonialisme et je hais le colonialisme d’où qu’il vienne.» «Le mérite de Bouchareb est d’avoir ouvert un débat qui allait étouffer», a-t-elle encore dit. Mais la ministre a apporté un démenti à certaines informations selon lesquelles le financement de Hors-la loi a été réalisé majoritairement par l’Europe "Ce n’est pas vrai, a-t-elle déclaré, ce film est financé majoritairement par l’Algérie qui a déboursé 4 millions d’euros alors que la France n’en a déboursé que 1.500 euros .» Et d’ajouter : «Le reste des fonds proviennent des télés à capital privé étranger.» Questionnée sur le Festival du cinéma arabe d’Oran, la ministre a annoncé le report de cette manifestation «car, a-t-elle expliqué, la date du festival coïncide avec la Coupe du monde de football. Nous n’avons pas voulu la reporter au mois d’août car il fait très chaud, donc nous avons décidé de l’organiser en automne». L’édition prochaine du cinéma arabe sera marquée par une forte participation des Maghrébins, et dorénavant, cette manifestation revêtira un cachet maghrébin plus affirmé, a indiqué la ministre.
Notons que l’inauguration du Festival culturel international de littérature et du livre de jeunesse (Feliv) a été faite en présence de Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président de la République, et de Boubakr Benbouzid, ministre de l’Education nationale, et de Mohamed Larbi Ould Khelifa, président du Conseil supérieur de la langue arabe. Cette manifestation, qui s’étalera jusqu’au 5 juin, s’ouvrira —et c’est la nouveauté de cette année— d’une façon plus marquée aux élèves des établissements scolaires du primaire et du moyen relevant de la wilaya d’Alger et des wilayas limitrophes. Plus de 500 élèves ont été invités pour visiter le Feliv, conformément à un accord signé entre le ministère de l’Education nationale et les organisateurs du festival. Après l’expérience des éditions précédentes, on a fini par se rendre compte de l’importance qu’il y a à impliquer les écoliers puisque l’objectif visé reste la promotion de la lecture.
A tout seigneur tout honneur. Les stands d’exposition de livres ont vu, cette année, leur superficie doubler. Au total, 117 éditeurs, dont 87 nationaux, y prennent part. Des espaces pour les professionnels du livre ont été aménagés. Des maisons d’édition de renom, à l’image de celles venues de France, spécialisées dans la littérature de jeunesse y trouvent place. Une aubaine pour les éditions algériennes d’échanger dans un domaine où elles ont besoin d’apprendre. Le festival comprendra aussi un volet animation. des représentations théâtrales, Des lectures littéraires animées, notamment, par Sid Ahmed Agoumi, un spectacle musical, des conférences, des ateliers de jeux, d’éducation ainsi que des activités en plein air pour les jeunes et des ventes dédicacées sont au programme.
Des écrivains comme Yasmina Khadra, Fadéla M’rabet et Anouar Ben Malek, par ailleurs, sont attendus pour y animer des cafés littéraires.